Le Tombolo de Kalash ouvre les flow

Par 29/04/2022 - 13:44 • Mis à jour le 29/04/2022 - 16:51

Le sixième album de Kalash est sorti ce vendredi (29 avril 2022). Baptisé Tombolo, après les premières écoutes, il semble à la hauteur des promesses de l'artiste.

    Le Tombolo de Kalash ouvre les flow

Il est 5 heures du matin en Martinique, une soirée de fête s'achève, il est temps de prendre la route avant que le soleil ne vienne makréler ce qui se fait la nuit. La voiture démarre et le dernier album de Kalash se lance. Gwan Gou donne le ton. Un trap planant en compagnie de la vedette locale du moment, J Kevlar, bien sûr.

Tombolo est une ballade mélancolique heureuse durant laquelle Kalash montre l'étendue de ses capacités sans jamais forcer. De Tombolo parlons-en. Deuxième morceau sur la track list, le titre qui porte le nom de l'album est déjà un hit. Lancé au format single un mois avant la sortie, cet afrobeat légèrement inspiré du titre Calm Down de Rema est hypnotique. Entièrement en créole, le titre a été mis en clip devant le tombolo de Sainte-Marie.

Créole et imagerie martiniquaise au service d'une musique moderne et commerciale. On comprend vite que Kalash n'avait pas menti lorsqu'il parlait de son album sur ses réseaux sociaux. Ce sixième opus n'est pas celui de la maturité mais celui qui lui ressemble le plus. L'artiste martiniquais n'a cessé de vanter la liberté dont il avait disposé pour réaliser Tombolo.

Le chanteur jongle avec les styles et les flow, reprenant dans Masterclass celui de Booba avec qui Kalash a coupé les ponts ces dernières années. Toujours rappeur, Kalash a de nouveau sollicité Damso pour I Love You, dans une prestation où le flow et la technique sont en symbiose.

Du ragga comme on aime

Comme écrit plus haut, cet album ressemble à son auteur. Vient donc le quart d'heure reggae dancehall. Surgit la pépite Everybody Falla qui devrait se faire entendre en soirée dès ce vendredi soir. Kalash qui n'a jamais caché son admiration pour Bounty Killer est à la hauteur du rendez-vous avec la star jamaïcaine.

Et c'est tout naturellement que s'enchaîne son duo avec la princesse du dancehall martiniquais, Maureen. Laptop colle au style de la chanteuse. Si l'on ferme les yeux en l'écoutant, on se surprend en soirée pendant les grandes vacances.

Dans la vybe reggae, Kalash coche aussi les bonnes cases, que ce soit en solo avec Praising ou My Life avec Ngofo Family et encore une fois Mavado déjà présent sur l'album Mwaka Moon.

L'artiste n'a pas pu résister à l'appel du zouk. Sur un sample de Lè ou lov de Jean-Michel Rotin, il pose Ouh Baby avec Fanny J, moins puissant qu'espéré mais qui se laisse écouter.

C'est d'ailleurs ce qui revient avec cet album. Il se laisse écouter quasiment intégralement. Plusieurs fois si il le faut. Comme on l'a dit l'album est commercial et pas au sens péjoratif du terme. Les associations avec les très cotés au niveau national Wejdene ou Hamza ne jurent pas avec l'ensemble.

Toutefois, certains sons ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles. Enfin surtout un. En duo avec Prince Swanny, Kalash claque le très cru Punani Impérial. Un slow wine de grande qualité qui fait déjà le buzz. Deuxième single de l'album, il est à écouter entre adultes consentants.

Des thèmes déjà entendus

Si l'on peut adresser une critique négative à cet album très bien maîtrisé, c'est un certain manque de nouveauté dans les thématiques choisies. Ego trip, trahison, relations avec les femmes, fête, spiritualité et armes à feu. Du déjà entendu chez Kalash.

Pas de quoi diminuer la qualité d'un ensemble aux productions soignées et harmonieuses. Disque d'or avec son précédent album Diamond Rock, il semble difficile pour l'artiste martiniquais de faire moins bien avec Tombolo.


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