Une intersyndicale du commerce bloque le pont de la Lézarde et le TCSP
L'accès à la zone industrielle de la Lézarde est impossible ce jeudi matin. Cinq syndicats sont mobilisés pour réclamer l'ouverture de négociation de branche dans le commerce.
Les organisations syndicales ont donc mis leur menace à exécution. Si il ne s'agit pas d'une grève générale comme promis, l'accès à la plus importante zone industrielle de Martinique est totalement impossible.
Depuis 4 heures ce matin, des palettes et des pneus empêchent l'accès à la zone industrielle de la Lézarde. Le dépôt des BHNS au Lareinty fait lui aussi l'objet d'un blocage. Le TCSP est donc hors service pour la journée.
Ce mouvement est l'oeuvre de 5 organisations syndicales. Il s'agit de Force Ouvrière, la CGT-FSM, la CGT-Commerce, CSTM et CDMT.
Sur notre antenne, lors du journal de 7 heures, Bertrand Cambusy, le secrétaire général de la CSTM a précisé les revendications de l'intersyndicale.
Nous réclamons l'ouverture des négociations dans la branche commerce. Nous demandons le respect des jours fériés locaux puisque nous constatons que beaucoup d'entreprises les ont remis en cause, nous réclamons une prime covid et nous demandons à ce que le droit syndical soit respecté
Le leader syndical estime que la revalorisation du SMIC prévue au début du mois de mai ne peut pas être considéré comme une augmentation de salaire pour les salariés soumis à ce régime salarial depuis de longues années. Ce mouvement a également pour trame de fond, les deux conflit en cours à Carrefour Markket François et à la Brasserie Lorraine.
Du côté du patronat, on avance plusieurs arguments pour rassurer les employés.
D'abord, le SMIC, ce salaire minimum de croissance en dessous duquel un employé n'est pas autorisé à rémunérer un salarié va bénéficier, le 1er mai, d’un coup de pouce : plus 2,65% . Ce sera d’ailleurs sur un an, entre mai 2021 et mai 2022, la troisième augmentation pour un total de 5,9%.
Cette augmentation tient compte de l'inflation au cours des quatre derniers mois, avec des prix qui n’ont d’ailleurs pas cessé de grimper : un bon de +4,5% en mars sur un an. Une menace pour les revenus les plus modestes. Le Smic passera donc le 1er mai de 1 269 euros à 1 302 euros net mensuel. Soit un gain net de 34 euros par salarié et de 79 euros nets avec les trois dernières augmentations.
C’est dans ce contexte qu’interviennent les les négociations annuelles obligatoires. Selon nos informations, les chefs d’entreprise semblent s’être déjà mis d’accord avec leurs salariés et les délégués syndicaux. Ils disent être conscients de la nécessité de faire un effort. Cela se traduirait par des augmentations de 2,5 à 3% en fonction des entreprises, pour tenir compte de cette inflation. Un mieux par rapport à l'an dernier assure-t-on en coulisse.
Quant à la prime Covid, certaines entreprises l’ont déjà versé en 2020 mais les syndicats souhaiteraient que le plus grand nombre en bénéficie.