Enfin un jugement dans l'affaire de la CASBT
Des peines allant jusqu'à quatre ans de prison et 175 000 euros d'amendes ont été prononcées vendredi 22 avril dans cette vaste affaire de corruption.
C'est l'ancien directeur général des services de la Communauté d'Agglomération du Sud Basse-Terre (CASBT), Fred Madinécouty, qui a récolté la peine la plus lourde. Les autres prévenus, notamment des chefs d'entreprise, ont écopé de condamnations allant de quatre mois à trois ans de prison, ainsi que d'amendes oscillant entre 5 000 et 10 000 euros.
Des peines bien plus sévères que celles requises par le parquet.
Il faut dire qu'il s'agissait d'un procès hors normes pour l'île : 15 prévenus, parmi lesquels des cadres de collectivités et des chefs d'entreprise, sont passés à la barre du tribunal, accusés entre autres de détournements de fonds publics, d'abus de biens sociaux, ou encore de recel. Le tout sur une période s'étendant de 2010 à 2017, et sous la présidence de l'ex-ministre de Jacques Chirac, Lucette Michaux-Chevry.
Cette dernière était la 16ème mise en cause dans cette affaire, mais l'action publique à son encontre s'est éteinte avec son décès, en septembre 2021.
Le tribunal a toutefois indiqué la saisie de son assurance-vie de 345 000 euros, considérant qu'elle était "la pierre angulaire d'un système".
Le procès, ouvert le 11 avril, a passé au crible la gestion de la communauté d'agglomération du Sud Basse-Terre (CASBT) et un vaste système de corruption mis au jour par les enquêteurs en 2017, après six mois d'investigations.