Haïti : les manifestations contre l'insécurité font un mort et plusieurs blessés par balle.
En Haïti, une cinquantaine d'organisations de la société civile avaient appelé, ce mardi, à une grande marche contre l'insécurité et les kidnappings. Si dans la capitale Port-au-Prince, aucun incident majeur n'est à déplorer, la manifestation qui s'est déroulée aux Cayes a fait un mort et plusieurs blessés. Des manifestants ont envahi l'aéroport de la ville et les forces de l'ordre ont, dans un premier temps, fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.
A Port-au-Prince, c'est un climat d'insécurité qui paralyse la ville, tout comme le pays, depuis plusieurs mois. Il faut, en effet, aujourd'hui, compter entre cinq et dix kidnappings par jour en Haïti, quand on en dénombre pas vingt.
Réclamant des rançons, de plusieurs milliers sinon de plusieurs centaines de milliers de dollars américains, aux proches de leurs victimes, même les plus pauvres, les bandes armées ont imposé un climat de terreur dans la principale ville d’Haïti où les rues sont désertées dès la tombée de la nuit, comme l'explique Jen Robert Argant, un des leaders du collectif du 4 décembre 2013, qui a aussi appelé à la marche de ce mardi 29 mars:
Le phénomène touche tout le monde. Il n'épargne ni classe, ni âge, ni clan. Des enfants de trois ans sont enlevés et tenus par les ravisseurs pendant une douzaine de jours. La société civile a le devoir de prendre les devants.
Ainsi, les organisateurs de ce rassemblement, visant à forcer le gouvernement à prendre en compte cette insécurité, ont donné rendez-vous sur le Champs de Mars, à Port-au-Prince.
Plusieurs milliers de personnes ont alors manifesté pacifiquement, dans la capitale haïtienne. Ils ont réclamé plus de sécurité mais également la démission du Dr. Ariel Henry, nommé Premier Ministre d'Haïti en juillet dernier, qu'ils accusent d'être incompétent pour assurer la sécurité de la population face aux gangs.
Les manifestants ont également rappelé que le Grand Sud d'Haïti demeure la région la plus touchée par cette insécurité.
Et c'est sur la côte Sud de l'île, dans la troisième ville d'Haïti, aux Cayes, qu'un groupe de manifestants a envahi, mardi midi, la piste de l’aéroport Antoine Simon, dont la fréquentation a fortement augmenté depuis juin, date à laquelle les gangs ont pris le contrôle de l’unique route reliant la moitié sud d’Haïti à la capitale Port-au-Prince.
Ils y ont, notamment, incendié un petit avion qui se trouvait sur le tarmac. Selon nos informations, l'intervention de la Police a fait un mort et plusieurs blessés par balle.