"Je ne recule pas devant les provocations, ils ne m'intimident pas" : Marine Le Pen réagit après son accueil chahuté en Guadeloupe
Après une arrivée à l'aéroport Pôle Caraïbe de Pointe-à-Pitre, samedi, où la candidate était attendue par une bonne centaine de partisans, la première visite officielle de la candidate RN en Guadeloupe a été plutôt laborieuse. Elle a choisi d’annuler ses interviews prévues dans les médias locaux et a tenu une conférence de presse ce dimanche à la mi-journée.
C'est lors d'un duplex télévisé avec Paris, juste avant son intervention en direct sur la chaîne publique guadeloupéenne que la candidate a été chahutée lors de l'irruption de ces militants, dans son hôtel, au Gosier.
Des cris, des sifflets, de l'eau envoyée, son attachée de presse a même rapporté à l'AFP avoir reçu un coup dans le dos. Des plaintes ont été déposées.
Ce dimanche midi, lors d'une conférence de presse, Marine Le Pen est d'abord revenue sur son programme et les propositions qu'elle fait aux français et présentement aux antillais.
Retrouver du pouvoir d'achat
C'est un axe de travail prioritaire selon la dirigeante du Rassemblement national qui s'engage notamment à baisser les prix de l'énergie, en passant par exemple la TVA de 20% à 5,5%, comme pour tous les produits de première nécessité. Elle propose également de faire baisser les impôts sur le revenu, pour certaines catégories de la population:
Les jeunes de moins de trente ans seront exonérés d'impôts sur le revenu et la 1/2 part deviendra pleine dès le deuxième enfant.
Afin d'aider les familles notamment, en réponse à une tendance de plus en plus présente aux Antilles, elle assure doubler les aides versées aux familles monoparentales.
L'allocation de soutien familial se verrait également augmentée à 203 euros par mois et par enfant.
Toujours dans cette dynamique de soutenir le pouvoir d'achat, elle s'engage à indexer les retraites chaque année, afin qu'aucune ne soit en-dessous du plancher de 1000 euros par mois.
"Les antillais, des citoyens de seconde zone"
Marine Le Pen n'a pas hésité à appuyer là où ça fait mal pour aborder différentes problématiques du territoire, notamment celles des sargasses, du chlordécone ou encore de l'eau.
Concernant les algues brunes qui envahissent nos littoraux, la candidate RN a rappelé l'existence des zones économiques exclusives (ZEE), dont font partie les eaux territoriales et qu'ainsi, cette question est aussi de la responsabilité de l'Etat.
Quant au chlordécone, la candidate propose la création d'un comité scientifique interministériel entre les ministères de la santé, de l'agriculture et de l'environnement afin de "mettre fin à cet empoisonnement".
Ainsi, à travers divers exemples, Marie Le Pen a rappelé l'importance de prendre en compte les spécificités de nos territoires, qui selon elle, "n'ont plus été prises en compte depuis le départ de Jacques Chirac."
Marine Le Pen a également présenté des mesures qu'elle souhaiterait prendre dès son arrivée à l'Elysée, notamment au sujet de l'eau. Si un syndicat mixte de l'eau a été créé en Guadeloupe, en janvier 2021, la candidate a rappelé, qu'aujourd'hui, près de 1/3 des foyers guadeloupéens n'ont toujours pas accès à l'eau courante :
L'État doit reprendre la main sur ce dossier.
Crise sociale et sanitaire
Marine Le Pen a d'abord déploré l'état du CHUM "toujours délabré", puis elle a également dénoncé la gestion de la crise du Covid-19 sur nos territoires:
Il faut être à l'écoute et être dans une politique d'incitation plutôt que de menaces.
La candidate en a aussi profité pour annoncer qu'elle réintégrerait les soignants écartés faute de vaccin et qu'elle leur paierait les jours retenus sur leurs salaires.
Réaction à l'incident de samedi soir
Marine Le Pen a attendu la fin de cette rencontre avec les médias locaux et nationaux, venus pour l'occasion, pour commenter les incidents de la veille au soir alors qu'elle était attendue, durant son séjour, pour intervenir sur les médias guadeloupéens. Des interventions qu'elle a préféré remplacer par cette conférence de presse :
Ces extrémistes de gauche cherchent à empêcher la démocratie de s'exprimer. C'est bien une tradition à laquelle il ne faut pas se soumettre.
Si elle déplore qu'aucune interpellation n'ait eu lieu suite aux évènements et dénonce un manquement de la Préfecture de Guadeloupe, la candidate a surtout voulu lancer un signal très clair:
Je ne recule pas devant les provocations, la violence et la haine exprimées par ces militants. Ils ne m'impressionnent pas et ne m'intimident pas.
(Re)voir la conférence de presse de Marine Le Pen en Guadeloupe :