CHUM : le recours à des médications inefficaces contre le covid-19 a un impact sur les hospitalisations
Des praticiens des CHU de Martinique et de Guadeloupe ont mené une enquête sur les médications prises par les patients hospitalisés à cause du covid-19.
L'enquête menée au début du mois de décembre par les praticiens hospitaliers des CHU de Martinique et de Guadeloupe révèle que le recours à des médicaments dont l'efficacité contre le covid-19 n'est pas avérée ralentit la mise en place de traitements efficients.
Sur les 110 patients interrogés au sein du CHU de la Martinique le 10 décembre dernier, 41 % des patients ont eu recours à la pharmacopée locale, 30 % ont eu recours à de l’ivermectine, 28 % à l’azithromycine, 25 % à des vitamines (C, D), 21 % à des corticoïdes.
De plus, 5 patients ont eu recours à de l’hydroxychloroquine et 4 à du zinc.
"Nous avons estimé que 66 % des patients auraient pu bénéficier d’un traitement précoce par anticorps monoclonaux à partir des 3 facteurs de risque de forme grave que nous avions retenus pour notre enquête (âge, IMC≥30, diabète)", précisent les signataires de l'étude.
L'étude a porté sur 110 patients (47 en soins critiques), 54 % hommes et 46 % femmes dont l'âge médian était de 61 ans (27 à 91 ans). À noter que 55 % d'entre eux étaient obèses, 49 % hypertendus et 27 % diabétiques
Seuls 4 patients sur 110 présentaient un schéma vaccinal complet et parmi eux un seul était hospitalisé en réanimation.
Dans leur conclusion, les praticiens constatent "la présence d’un très faible nombre de patients vaccinés hospitalisés dans notre enquête est cohérente avec la réduction de 90 à 91 % du risque d’hospitalisation après vaccination".
Et de conclure "en phase pré hospitalière, le fort recours à des médications non efficaces entrave d’autant plus l’accès à cette possibilité thérapeutique reconnue" que sont les anti-corps monoclonaux.