L'affaire de détournements de fonds présumés à l’AMEP jugée au tribunal de Fort-de-France

Par 13/12/2021 - 10:57 • Mis à jour le 13/12/2021 - 15:08

C’est en principe aujourd’hui (lundi 13 décembre) que le tribunal judiciaire de Fort-de-France se penche sur cette affaire de détournements de fonds présumés à l’AMEP. Jean-Louis Fonsat, l'ancien directeur de l'AMEP, est soupçonné d'avoir dépensé d'importantes sommes avec la carte bleue de l'établissement, sans lien avec son fonctionnement. Une affaire révélée par RCI en 2016.

    L'affaire de détournements de fonds présumés à l’AMEP jugée au tribunal de Fort-de-France

Une "méthode Fonsat"

Sur le banc des prévenus se trouve Jean-Louis Fonsat, l'ancien directeur de l'AMEP, cette école privée emblématique dont le siège est situé sur la route de Redoute. Il est suspecté d’avoir utilisé la carte bleue de l’établissement pour des dépenses élevées et sans lien avec la gestion de l’établissement.

C’est un ancien président de l’association qui avait porté plainte en 2016 contre ces agissements présumés. Une affaire que RCI avait révélée et qui avait eu un fort retentissement.

Dans ce dossier dit-on, on est en effet allé de surprise en surprise. Par exemple, sur les relevés de carte bleue de l'AMEP, surtout lorsque l'ancien directeur de l'établissement fournit comme seule explication à un trésorier de l'école que ce moyen de paiement permettait certains achats urgents auprès de fournisseurs étrangers qui exigeaient la sécurité de leur paiement. Une explication qui perd tout son sens lorsque l'ancien président découvre finalement que des achats s'effectuaient également le week-end, y compris dans des supermarchés, même à Rivière-Pilote. Des achats qui, selon l'enquête, n'avaient rien à voir avec le fonctionnement de l'AMEP.

C'est d'ailleurs après le départ de Michel Féliot, l'ancien directeur financier, que Jean-Louis Fonsat, nous dit-on encore, parce qu'il considérait avoir désormais les pleins pouvoirs à l'AMEP, se serait lancé dans une gestion qualifiée aujourd'hui de douteuse. Selon les organisation, Jean-Louis Fonsat faisait et décidait à l'époque de tout, tout seul. C'est ce qui avait poussé ces mêmes organisations syndicales à dire à l'époque que l'AMEP était devenue une propriété familiale et qu'elle était gérée comme une habitation. Le conseil d'administration de l'école n'avait plus aucun contrôle sur ce qui était devenu finalement la "méthode Fonsat" et l'établissement ne tenait plus de comptabilité depuis plusieurs années, selon elles.

Des points toujours inexpliqués

A ce stade de l’enquête, certains points de la gestion des comptes de l’AMEP sont toujours flous.

Effectivement, de l'utilisation de cartes bleues, l'ancien directeur a eu du mal à justifier des dépenses, comme l'indiquent certaines éléments de l'enquête. C'est d'ailleurs lorsque l'affaire a été révélée au grand jour qu'il en aurait profité pour ramener quelques factures et justificatifs qui dataient parfois de plusieurs années.

Même scénario, toujours selon l'enquête, au CFA BTP de Ducos, autre structure gérée par l'AMEP. Eliane Trébeau, qui un jour est devenue directrice de l'établissement, n'a pas été non plus en mesure de fournir de justificatif pour de dépenses effectuées avec la carte bleue. On disait à l'époque qu'Eliane Trébeau avait bien retenu les leçons dispensées par le professeur Fonsat. 

Quand l'AMEP sollicite des subvention, auprès de la CTM par exemple, l'enquête constate que l'ancien directeur utilisait cet argent pour financer des dépenses étrangères à l'activité pour laquelle la demande de subvention avait été effectuée. Les investigations ont également pointé du doigt des rémunérations et des primes que l'ancien directeur de l'AMEP se serait octroyé de manière excessive et irrégulière, sans oublié un trop perçu dans ses salaires pour un montant de 500 000 euros. 

Autre surprise à l'AMEP : un agent découvre un jour, dans un coffre-fort de l'établissement, la somme de 30 000 euros, sans que personne n'ait été en mesure de déterminer l'origine de cet argent. Donc autant d'éléments troublants qui on poussé l'ancien président de l'école à saisir le justice. 

Enfin, c'est vrai que l'ancien directeur mis en cause a toujours soutenu que ce dossier financier de l'AMEP contre lui était vide, alors il a maintenant l'occasion d'expliquer aux magistrats la vérité de sa démarche. Explication que les organisations syndicales de l'AMEP et les enseignants attendent eux aussi depuis 5 ans.

Toutefois, l’avocat d’Eliane Trébeau a sollicité un renvoi, actuellement occupé dans un autre dossier examiné ce jour à Paris. L'affaire est donc renvoyée à une date ultérieure.


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