Trafic de reptiles : 17 personnes interpellées et 283 spécimens saisis

Par 27/10/2021 - 13:27

Après 18 mois d’investigations, les services de police de l’environnement de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la douane judiciaire ont mené une opération en mixité sur les territoires de la Guadeloupe et de la Martinique, point d’orgue d’une méticuleuse enquête judiciaire contre le trafic de reptiles.

    Trafic de reptiles : 17 personnes interpellées et 283 spécimens saisis

Une des missions principales des services de police de l’environnement de l’OFB est la lutte contre le trafic d’espèces de faune sauvage via le contrôle de leur détention et de leur commerce. A travers cela, les agents de l’OFB participent à enrayer l’érosion de la biodiversité en limitant la propagation d’espèces exotiques envahissantes (EEE) en milieu naturel, enjeu de taille sur ces îles qui font l’objet d’arrêtés ministériels spécifiques.

Depuis plusieurs mois, les services départementaux (SD) de la Martinique et de la Guadeloupe travaillent en co-saisine avec le service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF) dans le but de démanteler un trafic de reptiles, phénomène grandissant aux Antilles. En parfaite complémentarité des officiers de douane judiciaire (ODJ), les inspecteurs de l’environnement (IE) ont enquêté pendant près d’un an et demi, en toute discrétion.

Une collaboration rendue possible grâce à la relation de confiance entre les services et le soutien des directions régionales des douanes de Guadeloupe et de Martinique, de la Police nationale (service interministériel d'assistance technique, SIAT) et de la Gendarmerie, notamment la Section Aérienne (SAG) de Martinique. Cette enquête a finalement permis d’identifier un groupe de personnes se livrant à une activité illégale (transport, détention, élevage, commercialisation, utilisation, falsification de documents…) générant des profits importants.

La valeur de l’ensemble des spécimens saisis sur ces deux îles françaises de la Caraïbe est estimée à plus de 125 000 €. Un travail rigoureux de longue haleine qui s’est soldé par une opération d’envergure des services départementaux antillais avec l’aide précieuse de renforts (SPJR2 de la DPPC3, BMI4, service police de la DOM5, SD Guyane). La magistrate de Fort-de-France (coordinatrice pour cette affaire) a ordonné la saisie des œufs et de tout individus vivants (pythons, boas, varans, geckos, lézards, etc.) faisant l’objet d’une détention illicite. Ces animaux sont soit issus d’une reproduction locale soit importés de métropole (investigations en cours sur cette filière d'approvisionnement) ou d’Amérique du sud.

Quelques spécimens ont pu être placés dans une structure homologuée tandis que d’autres, comme les scorpions endémiques de Martinique, ont été relâchés dans leur milieu naturel. Outre les saisies, les délinquants encourent une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 150 000 € d'amende. Certains individus ont déjà été condamnés récemment pour des faits similaires.

Le bilan en chiffre de cette opération : 23 perquisitions domiciliaires par près d’une trentaine de personnels engagée (OFB, SEJF, Gendarmerie, Police). 21 auditions dont 7 gardes à vue (SEJF). 283 spécimens saisis de 27 espèces différentes (89% de type rampant).


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