A l'issue du CHSCT au CHU de Martinique, syndicats et direction s'accordent sur la mise en œuvre d'une médiation
Alors que le CHSCT extraordinaire organisé depuis ce matin (mardi 19 octobre) vient de prendre fin, les parties se sont entendues sur la mise en œuvre d'une médiation. A l'heure actuelle, les 603 agents hospitaliers continuent d'exercer leur droit de retrait.
La notion de risque grave et imminent en débat
La tension reste palpable au CHU de Martinique, après l'intervention des forces de l'ordre ce vendredi alors que des manifestants étaient mobilisés contre le passe sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants. A la suite de ces événements, 603 salariés ont exercé leur droit de retrait, affirmant que la présence de forces de l'ordre faisait peser un risque grave et imminent justifiant leur droit de retrait.
Lors du CHSCT extraordinaire qui s'est tenu aujourd'hui, la direction du CHUM a souligné l'absence désormais des forces de l'ordre aux entrées et que leur intervention ne se reproduirait pas tant qu'elle ne serait pas nécessaire.
Toutefois, les syndicats de la santé représentés lors de cette réunion ont reconnu le maintien d'un risque grave et imminent, tant qu'ils n'auraient pas la certitude de ne pas voir intervenir ces forces de l'ordre de nouveau. Une confirmation officielle qui devrait être inscrite sur le procès verbal à venir très prochainement. Entre temps, les 603 agents hospitaliers maintiennent donc leur droit de retrait. C'est ce qu'explique Daniel Toutouyoute, secrétaire adjoint du syndicat Force Ouvrière, secrétaire adjoint du CHSCT, et technicien supérieur dans la filière logistique au CHU de Martinique :
C'est un point assez houleux, car nous avons bien fait comprendre à la direction que ceci générait un trouble au sein de l'institution, et qu'il ne fallait plus faire appel aux forces de l'ordre dans un fonctionnement normal. Ceci a été acté. Ce n'est que s'il y a une situation difficile dans institution qu'ils feront appel aux forces de l'ordre
Nécessité d'une médiation
D'autre part, la nécessité d'une médiation a été réaffirmée par la direction du CHUM et les syndicats de la santé. Les représentants syndicaux ont également demandé à ce que le préfet de Martinique et l'ARS soient également parties prenantes de cette médiation. Un processus dont les modalités et le calendrier restent à définir.
Les parties sont aussi tombées d'accord sur l'assouplissement des contrôles du passe sanitaire, qui se fera de façon inopinée au sein de l'établissement, avec invitation à faire un test PCR si besoin, et dont les retours seront transmis à la médecine du travail.
L'apaisement semble être en bonne voie, selon le secrétaire adjoint du syndicat Force Ouvrière :
J'ai le sentiment que les choses se sont apaisées, et qu'il y a quand même eu une écoute de notre administration. On attend maintenant dans les faits de voir s'ils mettent effectivement en application tout ce qui a été dit
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