Plénière : nouvelle bataille de chiffres en perspective à l'Assemblée de Martinique
Les élus de l'Assemblée de Martinique se retrouvent en séance plénière durant les deux prochains jours. Une session qui risque d'être animée, une fois n'est pas coutume, par un nouveau débat budgétaire.
Une nouvelle séance plénière de l’assemblée de Martinique prévue sur deux jours s'ouvre ce mercredi matin (29 septembre 2021)
47 points sont inscrits à l’ordre du jour. Y figure notamment le nouveau dispositif de soutien des entreprises locales touchées par le dernier confinement et par le ralentissement de l’activité économique.
Un autre point sera très attendu. Il s’agit du vote du budget supplémentaire.
Effondrement des équilibres financiers
Les visions et surtout les interprétations budgétaires font, depuis 2015, l’objet de passe-d’armes entre le camp de Serge Letchimy et celui d’Alfred Marie-Jeanne. Chacun accusant l’autre de creuser le déficit de la collectivité.
Par conséquent, la mise en place de la nouvelle mandature n’échappe pas à ces affrontements.
Le nouveau président du conseil exécutif a très vite avancé l’idée que la CTM n’avait pas de fameux matelas. Serge Letchimy a plutôt évoqué un effondrement des équilibres financiers. Un effondrement qui se caractériserait par une baisse de l’épargne brute, une hausse des dépenses de fonctionnement et surtout une explosion de la dette et par conséquent d’un délai de désendettement qui s’établirait aujourd’hui autour de 25 ans. Un chiffre qui a bondi entre 2019 et 2020 (6 ans en 2019).
La nouvelle majorité qui parle d’un choc budgétaire de 2020, assure que ce budget supplémentaire est donc indispensable pour retrouver des marges de manœuvre. Il s'agit combler la hausse des charges du personnel, assurer l’entretien du patrimoine de la CTM, soutenir les satellites et venir en aide aux entreprises, aux marins-pêcheurs et aux artistes.
Besoin de financement exceptionnel
Évidemment l’analyse est toute autre dans le camp du Gran sanblé pou matinik. Les héritiers de l’ancienne gouvernance ont d’ores et déjà préparé leur défense. Elle s’articule notamment sur le besoin de financement des plans de soutien successifs lancés durant la crise sanitaire. Ce qui justifierait un besoin de financement exceptionnel et dans un contexte de baisse des recettes.
Concernant l'allongement de la durée de désendettement, l’ancienne équipe argue d’un fait ponctuel résultant de l’augmentation des annuités.
Quoi qu'il en soit, l’enveloppe supplémentaire devrait s’établir autour de 116 millions d'euros, soit une hausse de 9 % sur le budget initial.