PMA : avec la levée de l’anonymat, les enfants nés d’un don de gamète pourront connaître leurs origines

Par 02/04/2025 - 06:55 • Mis à jour le 02/04/2025 - 16:10

Depuis le 1er avril, les enfants issus d’un don de gamète pourront connaître l’identité de leurs donneurs une fois la majorité atteinte. Une levée d’anonymat pour un droit d’accès à l’origine, rendu possible en application de la loi de bioéthique de 2021. Ce changement contraint tous les centres de conservations d’œufs et de spermatozoïdes à détruire leur stock de paillettes. Ce qui peut représenter une perte au vu du nombre de dons déjà peu nombreux sur notre archipel. 

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Illustration

C'était un droit que réclamaient les enfants nés d'un don de gamètes via une PMA (procréation médicalement assistée), en France. Les donneurs de gamètes doivent désormais accepter cette levée possible de l'anonymat, comme l’explique Dr Catherine Morinière, chef du service de la PMA du CHU de Guadeloupe :

Les donneurs de gamètes, hommes ou femmes, doivent accepter d'être recontactés si l'enfant issu du don de gamètes le souhaite à l'âge de 18 ans, de l'enfant qui sera né.

Suppression des stocks

Un changement qui entraîne également la perte des dons qui étaient stockés jusqu'alors.

Toutes les paillettes de gamètes, spermatozoïdes ou ovules qui avaient été congelés avant ce 31 mars 2025 ne sont plus utilisables, puisque les donneurs ou donneuses ancien régime n'avaient pas donné leur accord pour être recontacté.

En Guadeloupe, cela représente près de la moitié de ces dons.

C'est vraiment un déchirement parce qu'on est obligé de détruire et surtout qu'on a besoin de donneuses et de donneurs puisqu'on a une liste d'attente qui ne cesse d'augmenter.

Un appel aux dons 

La prise en charge de certaines patientes a dû être arrêtée et la liste d'attente qui est déjà d'environ un an, s'allonge. D’autant plus que le centre PMA de Guadeloupe reçoit également les femmes et couples demandeurs de Martinique. 


On fournit aussi le centre de Martinique. Donc quand une femme va s'inscrire là, il y a à peu près un an d'attente. Pour l'instant, si on n'a pas plus de donneurs, voire deux ans d'attente. Comme là on avait beaucoup de paillettes de donneur, on a, on a quand même pris les patientes assez rapidement, donc on n'a pas énormément d'inscrits, mais on doit avoir une trentaine d'inscrits.


D'où l'appel au don de l'obstétricienne gynécologue. Dr Catherine Morinière :

Avant, on avait très peu de donneurs. Avant cette loi, et encore maintenant, on a très peu de donneurs. Il faut faire un appel au don de sperme et d'ovocytes en Guadeloupe parce que c'est très méconnu. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de couples et de femmes qui attendent.

Mais avec cette levée de l’anonymat comment convaincre les donneurs qui peuvent déjà être réticents à l’idée ? Il convient de rappeler que l'anonymat reste effectif jusqu'à 18 ans et au-delà si l'enfant ne souhaite pas connaître ses origines.


Si l'enfant ne demande pas à retrouver son donneur, il restera anonyme. Après les enfants issus d'un don, ils ne peuvent pas être supérieurs à dix enfants. Donc si c'est un homme qui vient, il n'aura forcément pas plus de dix enfants, voire pas d’enfant du tout. Il ne saura pas en fait si les enfants ne veulent pas le contacter. 


De plus, les donneurs et donneuses sont protégés par les couples receveurs ou les femmes receveuses grâce au passage chez un notaire. Ce qui rend la filiation impossible.  


Ça veut dire que les donneurs ne seront jamais les parents. C'est juste que les enfants puissent avoir accès à leur filiation. D'où vient mon donneur ? Enfin mon géniteur biologique ? En gros, quelle géographie ! Voilà. Qu'est-ce qu'il faisait comme travail ? Il faut vraiment rassurer les donneurs.

Pour rappel, pour faire un don, quelques conditions sont à remplir. Les principales étant qu’il faut être en bonne santé et âgé de 18 à 45 ans pour les hommes (don de spermatozoïdes) et de 18 à 37 ans pour les femmes (don d’ovocytes).


Et qu’il s’agisse des donneurs ou des demandeurs, une seule adresse à retenir : 
secretatriat.pma@chu-guadeloupe.fr 


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