Des oiseaux du paradis pour traiter nos eaux usées
Un séminaire de deux jours consacré au projet Caribsan s'achève ce mardi. Ce projet consiste à utiliser les plantes pour assainir les eaux usées.
Le projet CARIBSAN (caraibe sanitation ou sanitario en espagnol) est né officiellement en 2019. Il consiste à utiliser les plantes pour assainir les eaux usées.
Une problématique majeure chez nous puisqu'il s'agit de la première pollution en terme d'impact environnemental direct (sans parler des pollutions historiques).
Ce projet de coopération caribéenne regroupe les responsables politiques et partenaires de Sainte-Lucie, de la Dominique, de Cuba , de la Guadeloupe et de la Martinique et financé à 66 % par l'Europe (1 172 286 euros), 20 % par l'AFD et le reste par les ODE de Martinique et de Guadeloupe ainsi que l'INRAE.
Gaelle Hielard, cheffe de projet de coopération décentralisée; à l'ODE Martinique explique en quoi consiste le séminaire consacré à Caribsan
Le ministre des infrastructures de la Dominique, le représentant du ministre des infrastructures de Sainte-Lucie, l'équivalent du ministre de l'eau à Cuba, la présidente de l'ODE de Guadeloupe mais aussi le représentant de l'Union Européenne. Le séminaire se tient en visio-conférence. Après un premier temps de rencontre, la deuxième journée est consacrée au comité de pilotage technique avec les ingénieurs. On est dans la répartition du travail entre les différents partenaires parce que la copie est à rendre à l'Europe en fin 2022
Les études ont commencé bien avant 2019. C'est la Martinique qui en est à l'origine (à l'époque le projet s'appelait ATTENTIVE).
Les études ont duré plusieurs années. Sur 22 espèces testées, un plante répond aux contraintes climatiques et techniques de la Martinique et de la Guadeloupe. Il s'agit d'Héliconia Psittacorum plus connue sous le nom d'oiseaux du paradis.
Comment ça fonctionne ?
Le procédé est relativement simple. L'eau usée arrive dans des grands bacs contenant du gravier et du sable. Ils sont disposés de manière à faire du lagunage. En d'autres termes, des zigzag.
A l'intérieur de ce lit de graviers, on trouve des bactéries. Ce sont ces bactéries qui vont digérer les matières organiques contenues des eaux usées qui passent sur le gravier.
Pour que les bactéries puissent mener à bien leur mission, elles ont besoin d'oxygène. C'est là que nos oiseaux du paradis entrent en jeu. En fait ce sont leurs racines qui apportent l'oxygène nécessaire aux bactéries
L'eau avance à travers la lagune. À sa sortie du bac d'épuration, elle est déjà débarrassée de 90 % de sa pollution.
Cette technologie du filtre planté n'est pas neuve. Dans de nombreux pays, ce sont des roseaux qui font office de producteur d'oxygène.
Elle présente deux avantages de taille : être écologique et très économiques
En Martinique deux stations d’épuration utilisent déjà ce procédé, celles du Diamant et du François. En Guadeloupe, une station est également équipée.