Nombreux homicides en Martinique : les forces de l'ordre souhaitent davantage de moyens
Confrontés à un nombre croissant d'homicides en Martinique, les forces de l'ordre souhaitent davantage de moyens pour faire face à la circulation d'armes et aux trafics de stupéfiants particulièrement vigoureux sur l'île.
Le week-end dernier a encore été marqué par de nouveaux faits divers sanglants. Entre vendredi et dimanche, trois hommes ont été blessés par balles. Dont l’un est décédé des suites de ses blessures.
Au total, pas moins de 14 personnes ont perdu la vie au cours d’un homicide depuis le début de l'année en Martinique, dont 8 personnes en zone police et 6 en zone gendarmerie.
Une situation plus qu’inquiétante que dénoncent les forces de l’ordre. Le syndicat Alliance Police Nationale regrette le manque de considération du territoire au niveau national, qui est confronté à un niveau de délinquance aussi important que d’autres grandes villes de l’hexagone, et pour lesquelles des réponses d’urgences ont été apportées. Thierry Beaucelin, secrétaire départemental CFE-CGC, rappelle pourtant une réalité particulièrement tendue sur le territoire :
Nous sommes les oubliés de la République. On oublie de parler de la Martinique au sujet des homicides, et de la délinquance. Pour le trafic des armes uniquement, à l'institut national de la police scientifique où on envoie toutes les armes récupérées de tous les territoires français, pour la Martinique, on a mis à temps complet trois effectifs. C'est le seul territoire français où on a mis trois effectifs pour s'occuper des armes qui proviennent uniquement de la Martinique
Le secrétaire départemental appelle donc à une organisation plus globale de la sécurité en Martinique.
Il y a une circulation terrible des armes ici. Et de toutes façons, on en connaît l'origine : les armes circulent avec les stupéfiants. On est en train de vider l'océan à la petite cuillère, parce qu'il y a une vision globale de la sécurité à avoir à la Martinique
Pour le secrétaire départemental, la solution serait d'augmenter les moyens de la douane, mais également de certaines unités comme l'OFAST luttant contre les trafics de stupéfiants, ou encore la police judiciaire, tout en sécurisant davantage la voie publique.