Assassinat de Jovenel Moïse en Haïti : l'étau se resserre autour du premier ministre
Le parquet de Port-au-Prince requiert aujourd'hui (mardi 14 septembre) l'inculpation du premier ministre haïtien et son interdiction de quitter le territoire.
La guerre est ouverte entre la justice haïtienne et le premier ministre d'Haïti.
Face à une menace d'inculpation dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien président Jovenel, le premier ministre Ariel Henry avait demandé à Rockfeller Vincent, le ministre de la justice, de révoquer le commissaire du gouvernement chargé de l'affaire. Comme le ministre a refusé de prendre cette décision, Ariel Henry a démis le ministre de la justice de ses fonctions.
Le premier ministre Ariel Henry n'a d'ailleurs pas souhaité répondre aux questions du parquet de Port-au-Prince et ne s'est donc pas rendu au Palais de Justice pour s'expliquer sur ses conversations téléphoniques entre lui et Joseph Félix Badio, l’un des principaux commanditaires présumés de l'assassinat.
Le commissaire du gouvernent, pour bien montrer qu'il a encore la main, a donc demandé qu'Ariel Henry soit inculpé dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Jovenel Moïse. Et le magistrat a également saisi la direction de l'immigration en Haïti afin de "toutes les mesures nécessaires pour empêcher M. Ariel Henry de quitter le pays par voies aérienne, maritime ou terrestre".
Felix Badio reste aujourd'hui introuvable, et beaucoup sont convaincus qu'Ariel Henry sait où il se cache s'il a pu s'entretenir avec lui quelques heures seulement après l'assassinat. La compagnie de téléphonie mobile Digicel a même confirmé que Joseph Félix Badio se trouvait au domicile du président haïtien lorsque celui-ci a été abattu le 7 juillet dernier.