Crise sanitaire : le dispositif "Sé Yonn a Lot" est relancé pour lutter contre l'isolement des personnes fragiles
Garder le lien social est un enjeu majeur de la crise sanitaire que traverse la Martinique. Pour ce faire, l'opération "Yonn Sé Lot" se poursuit, voire s'intensifie.
En ces temps de crise sanitaire, plusieurs partenaires se réunissent pour lutter contre l'isolement des personnes fragiles. Car maintenir le lien social à l'ère de la distanciation et des gestes barrières est un vrai défi.
L'opération "Sé Yonn a Lot" déjà mise en place en 2020 a été réactivée. Elle met en commun les CCAS, la CTM, l'ARS, la CAF et l'Etat, pour réaliser un éventail d'actions d'entraide.
Ces différents acteurs se sont ainsi réunis hier (mardi 07 septembre) à la maison de la culture de Trinité.
L'occasion pour les partenaires de rappeler les différentes actions mises en place depuis un an et poursuivies voire intensifiées pendant ce quatrième confinement. Des actions qui vont de l'accompagnement psychologique, à la distribution de repas, et à l'ouverture de lits supplémentaires pour les sans abris qui peuvent être porteurs du Covid.
Selon Olivier Coudin, directeur général adjoint de l'ARS, la proximité sur le terrain notamment aux côtés des associations pour venir en aide aux plus défavorisés ou aux personnes en détresse psychologique est un aspect primordial :
Sur cette quatrième vague, nous intervenons en collaboration avec les associations du secteur, en particulier avec l'Assise, qui a monté une équipe mobile permettant d'aller au contact des personnes à la rue. C'est la possibilité d'évaluer leur situation, de pouvoir discuter avec eux, et de savoir quelle est leur état de santé
Les partenaires se sont ensuite rendus dans l'une des neuf épiceries solidaires de Martinique, située dans le bourg de Trinité. Une structure qui a bénéficié des accompagnements de l'Etat, de la CAF, ainsi que de la CTM lors de sa création il y a deux ans en avril 2019. En plus de la vente de produits à des tarifs particulièrement bas, l'épicerie abrite bien d'autres activités, comme l'explique Carl-Eric Augustine, président de l'épicerie solidaire :
Il y a l'épicerie, où les bénéficiaires profitent d'une économie substantielle en faisant leurs courses à des tarifs préférentiels, mais il y a aussi tout un process où nous encadrons les bénéficiaires à l'aide d'ateliers : nous avons les ateliers cuisine, développement personnel, budget, nutrition... Cela crée de la cohésion car les individus se sentent un peu isolés dans leurs problématiques
La forte fréquentation de cette épicerie est d'ailleurs un précieux indicateur de son utilité. Ils étaient une vingtaine de bénéficiaires lors de l'ouverture, ils sont plus d'une cinquantaine aujourd'hui à s'y rendre régulièrement, sans compter les nouveaux visages apparus pendant cette quatrième vague.
Face à cette afflux, une dixième épicerie solidaire devrait bientôt ouvrir à Schoelcher.