Violents affrontements à Fort-de-France entre les forces de l'ordre et des manifestants contre les mesures sanitaires
De violents affrontements ont éclaté hier soir (samedi 17 juillet) entre les forces de l'ordre et des manifestants contre les mesures sanitaires. Tirs de gaz lacrymogène, incendies, dégradations : une soirée de fortes tensions.
Le mouvement converge vers Fort-de-France
Fort de France a été le théâtre de violents affrontements hier soir entre forces de l'ordre et manifestants, en marge d’une nouvelle mobilisation pour protester contre les annonces du président de la République concernant sur les mesures sanitaires mises en place.
Après la manifestation du collectif « matinik lib », hier matin dans les rues de Fort-de-France, une autre mobilisation était programmée dans la soirée contre les mesures restrictives liées au coronavirus.
Dans un premier temps, une centaine de personnes était au rendez-vous fixé sur le parking du stade de Dillon dès 19 heures environ pour se rendre à pied devant la préfecture. Mais faute d’organisation, cette action avorte. Le mouvement converge cependant vers le centre-ville de Fort-de-France : un groupe décide de s'y rendre en voiture, et une équipée de motards rejoint les manifestants déjà présents devant la préfecture. Un impressionnant défilé s'en suit :
De violents heurts
Puis les choses dégénèrent, d'après un manifestant :
On attendait l'équipe des motards qui était à la Galleria sur le parking et les RVN qui étaient à Dillon. Les gendarmes, vers 21h30 - 22 heures, nous ont sommé de rentrer chez nous une première fois. On n'a pas entendu la deuxième ni la troisième sommation et ils ont lancé des bombes lacrymogènes
Tirs de gaz lacrymogène, jets de projectiles, feux de poubelles et de voitures émaillent la soirée jusqu'aux alentours de minuit.
Plusieurs magasins sont dégradés, le hall d'entrée d'un immeuble et une bijouterie sont incendiés. Une personne, incommodée par la fumée est prise en charge par les secours. Le commissariat de Fort-de-France est également pris pour cible.
Deux policiers blessés, le préfet et le procureur se rendent sur place
Au cours de la soirée, au moins deux policiers sont blessés dont un sérieusement. Face à cette situation, le préfet et le procureur se sont rendus sur place tôt ce matin vers 2h30 pour constater les dégâts. Au total, 7 interpellations ont été effectuées.
Une nuit d'angoisse pour les habitants et les commerçants du centre-ville, selon Alain Berto, agent de sécurité à l'hôtel l'Impératrice, qui a pris son poste à 21 heures hier soir. Il a assisté aux affrontements :
C'était très mouvementé, avec du gaz lacrymogène partout. Tout était enfumé. Et puis avec la riposte de la population, les gendarmes étaient obligés de renforcer leur équipe et d'envahir la ville, la rue de la Liberté et la Savane. Les gens prenaient la fuite, se sont cachés dans des coins, et après ils revenaient avec des sachets remplis de bouteilles pour lancer sur les forces de l'ordre, qui ont riposté
Dans le même temps, 382 élus ont signé ce matin une tribune dans le JDD pour soutenir les décisions d'Emmanuel Macron pour lutter contre le Covid. Parmi eux, Bruno Nestor Azérot, le maire de Sainte-Marie ainsi que Guy Losbar, le président du conseil départemental de la Guadeloupe, ainsi que des élus de Polynésie française.