Le président de la coopérative d'élevage Madivial est placé en garde à vue
Le service d’enquête judiciaire des finances de la douane a un œil sur la coopérative Madivial depuis plusieurs années. Ce service, qui a pour mission la vérification de l’utilisation des fonds européens, mène depuis hier (mardi 18 mai) des auditions en ce sens. Ange Milia, le président de Madivial, ainsi que Sylvie Bouton, la directrice générale de la coopérative, sont ainsi en garde à vue pour permettre ces auditions.
Des rumeurs de détournement d'aides européennes
Ça s'agite beaucoup en Martinique dès qu'on parle de Madivial, cette coopérative agricole installée depuis 7 ou 8 ans au Lamentin.
Madivial fait partie des établissements qui bénéficient de fonds européens parce que, et son président Ange Millia l'a toujours indiqué, il n'y a pas d'agriculture sans aide.
Dans le cadre de cette enquête, il s'agit du POSEI attribué à Madivial qui est scruté. Le POSEI, c'est ce programme de financement d'aides qui permet d'améliorer la compétitivité économique et technique des filières agricoles en tenant compte de leurs handicaps géographiques et économiques, notamment de l'éloignement de l'insularité, de la faible superficie, du relief et du climat difficile, de la dépendance économique vis à vis de certains produits d'importation et de la concurrence internationale.
Tout un programme. La Martinique est donc en souffrance, dit-on, et a des handicaps par rapport à certains pays de l'Europe. Alors l'Europe aide le territoire, comme elle aide les filières du blé, des céréales et autres produits agricoles dans l'hexagone. Et quand l'Europe attribue des aides, elle demande aux services enquêtes financières de la douane de vérifier ce qui a été fait avec cet argent, surtout si des personnes racontent que l'argent a été détourné.
Une affaire commencée il y a trois ans
En effet, lorsque toutes ces affaires ont commencé il y a trois ans, Ange Milia, le président de Madivial, avait indiqué que l'un de ses concurrents essayait à tout prix de déstabiliser son organisation. En tout cas, les enquêteurs, et c'est leur rôle, sont là pour tout vérifier : la comptabilité, l'utilisation des fonds POSEI. En fait, ils creusent pour voir si tout s'est bien passé avec l'argent qui a été attribué, et c'est le président de Madivial, Ange Milia, et la directrice générale de la coopérative, Sylvie Bouton, qui sont entendus depuis hier. Et pour ce faire, ils sont placés en garde à vue. Sans doute jusqu'à demain.
Et on saura un jour ce qui est concrètement reproché aux dirigeants de Madivial. Rappelons que ceux qui ont écrit qu'il y a des détournements de fonds à Madivial et qui en ont parlé ont déjà fait l'objet de condamnations pour diffamation en première instance et en appel. Parce qu'il a aussi été dit que Madivial a distribué de l'argent à des élus et en ce moment, des candidats en parlent et espèrent d'ailleurs faire campagne sur tout cela.
Ils appellent et en parlent, mais demandent de ne pas dire que ce sont eux qui racontent cela. En tout cas, nous confirmons. Il y a des auditions qui ont commencé et ce ne sont pas les premières auditions chez les dirigeants Madivial pour vérifier l'utilisation des fonds européens. Dans un communiqué, le collectif des éleveurs de Madivial se défend de ce qu'il juge être un harcèlement :
Une fois de plus, nous éleveurs de Madivial sommes mis sur le banc des accusés alors même que nous sommes innocents. Alors même que les preuves confirment notre innocence. Alors même que l’ancien directeur de la DAAF n’a jamais été interrogé alors qu’il a les preuves de notre innocence et ne le cache pas. Nous, éleveurs de Martinique, nous opposons fermement à ce harcèlement, cette persécution récurrente, alors que rien ne nous incrimine
Ainsi, si les enquêteurs trouvent des éléments pouvant entraîner des poursuites pénales, il y aura des poursuites. Mais si les dirigeants de Madivial n'ont rien à se reprocher, on le saura également. Dans cette affaire, il faut aussi le préciser, les enquêteurs restent très discrets.