Affaire Mathieu Carty : une journée marquée par les tensions
Ce jeudi, l'audience a été marquée par des échanges très vifs à la Cour d'assises de Basse-Terre. A la suite de certains propos tenus par l'une de des avocates de la défense qui estimait que Mathieu Carty, la victime, n'avait eu que ce qu'il méritait; les avocats des parties civiles ont tenu à répondre.
Si les 3 premières journées du procès des 7 co-détenus se sont relativement déroulées de façon pacifique, ce jeudi en début d'après-midi, au 4e jour d'un procès prévu sur 2 semaines, juste avant de commencer l'interrogatoire des accusés sur les faits, le ton est monté d'un cran. A la suite des propos tenus par une des avocates de la défense à propos de ce qui est arrivé à la victime en prison, les parties civiles ont réagi. L'avocate, qui assume ses dires, estime que Mathieu Carty n'a eu que ce qu'il méritait et qu'il n'y avait rien de choquant dans les agressions qui avaient entraîné son décès. Une réaction qui a entrainé une réponse de la défense. Des échanges appuyés mais toujours corrects ont fusé des deux côtés de la barre mettant l'assistance mal à l'aise au point qu'à la demande d'une des autres avocates de la défense, la Présidente de la cour d'assises a suspendu l'audience.
Depuis, les débats ont repris, ils se poursuivent ce vendredi 23 avril et ils vont porter sur les faits qui sont d'une extrême gravité puisqu'ils s'agit d'actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort. Tout l'intérêt sera de savoir si ces actes comme le prévoit jusqu'à présent la qualification criminelle, ont été réalisés sans intention de donner la mort ou si les éléments de gravité constituant ce dossier ne pourraient pas conduire à requalifier l'acte d'accusation en meurtre, autrement dit homicide volontaire. Le nombre d'agresseurs, les moyens utilisés, la violence, la multiplicité et la dangerosité des coups portés dont plusieurs dans des espaces vitaux du corps, les armes utilisées, sont autant d'éléments aggravants qui soulèvent de nombreuses questions.
Restera, aussi, à dire qui a fait quoi, comment chacun a procédé et la cour devra définir le degré d'implication de chaque accusé pour niveler la responsabilité des 7 hommes qui ont, tous, contribué à entrainer la mort de Mathieu Carty dans la nuit du 14 au 15 juillet 2016 dans une cellule du Centre Pénitentiaire de Fonds Sarail à Baie-Mahault.