Eruption volcanique: contraints d'évacuer en 1976, ils se souviennent
Le images des évacuations de villes entières à la suite de l'éruption du volcan La Soufrière de St Vincent et les Grenadines rappellent de très mauvais souvenirs à de nombreux Guadeloupéens. En 1976, plus de 70000 personnes étaient évacuées de la région basse-terrienne en raison de l'éruption du volcan.
L'éruption de la Soufrière de Saint-Vincent ravive des souvenirs très douloureux pour les Guadeloupéens de la région basse-terrienne qui ont eux-aussi vécu des évacuations en 1976. Ce jour-là, la Soufrière de Guadeloupe sortait de sa traditionnelle torpeur, provoquant le départ précipité de milliers de personnes dans le Sud Basse-Terre.
Jocelyne Charles, avait 26 ans à l'époque et vivait au Morne de la Cathédrale à Basse-Terre. Mais le 15 août de cette année-là, elle et sa famille comme beaucoup d'autres, ont du tout quitter en urgence. Ce matin-là, la jeune femme avait rendez-vous chez le dentiste mais avant, elle s'était rendue à la messe. Une cérémonie qui avait été interrompue par un tremblement-de-terre. Aujourd'hui encore, elle se remémore les pluies de cendres et de l'évacuation rapide.
Arrivés à Sainte-Anne, ils avaient immédiatement reçu de l'aide. Malade, Jocelyne avait été prise en charge et se rappelle avoir reçu un bon accueil. Toutefois, impossible d'oublier l'inquiétude qui la tenaillait et de l'effroi qu'elle ressentait face à la situation et au constat de sa famille éclatée à travers l'archipel.
Les images des évacuations à Saint-Vincent et les Grenadines réveillent en elle ces souvenirs encore douloureux.
Jocelyne a fait le choix de ne pas retourner vivre à Basse-Terre après l'éruption. Elle qui est désormais Jocelyne Charles épouse Tayalé, a reconstruit sa vie à Saint-François.
Joel lui aussi, n'est jamais retourné dans le Sud-Basse-Terre. En 1976, ce jeune Gourbeyrien avait 14 ans. Évacué avec sa famille en premier lieu à Morne-à-L'Eau, ils sont revenus à Gourbeyre avant d'être conduits plus tard au Moule, une ville où ils ont finalement élu domicile.
Le 15 aout 1976, il se rappelle de leur départ en urgence par transport en commun vers la Grande-Terre et de leur arrivée sur la place principale, dans l'attente de se voir attribuer un endroit où dormir. Les autres communes de l'archipel avaient fait preuve de solidarité pour accueillir ceux qui avaient du tout quitter pour fuir la colère du volcan. Les établissements scolaires et les bâtiments publics avaient alors été réquisitionnés pour recevoir les réfugiés.
Pour Joel et ses proches, le refuge prendra la forme du collège Général de Gaulle du Moule. La famille s'établira dans la ville pendant des années. Joel a fait le choix d'y rester même si de temps en temps, il va dans le Sud Basse-Terre pour voir son frère et sa soeur qui eux, ont souhaité regagner leurs terres d'origine.
Comme pour Jocelyne, les événement tragiques qui se déroulent à Saint-Vincent et les Grenadines ont ravivé beaucoup d'émotions en lui. Il espère que la population de Saint-Vincent recevra de l'aide pour traverser cette épreuve