Défense de l'octroi de mer : la CTM et les chefs d'entreprises affichent un front uni
Dans la bataille qui oppose les industriels locaux et les collectivités à l'Union Européenne sur l'octroi de mer, les acteurs martiniquais s'organisent et se préparent à défendre leurs intérêts. Une rencontre a lieu en ce sens hier à l'hôtel de la CTM.
Depuis l’année dernière, des menaces pèsent sur le maintien de l’octroi de mer dans les régions d’outremer. La commission européenne veut en effet revenir sur cette taxe qui a pour objectif de défendre la production locale et qui est un bol d’air pour les collectivités locales.
Mais cette disposition apparaît aux yeux des autres états membres comme étant un frein au libre échange dans la zone et est considéré pour certains comme étant une des causes de la cherté de la vie.
La CTM se fait d’ailleurs leur relais et organise des séances de travail sur l’avancement des négociations pour la reconduction du régime de différentiels d’octroi de mer. La dernière en date s’est déroulée hier matin à l’hôtel de la CTM.
Alfred Marie-Jeanne, le président du conseil exécutif de la CTM, a indiqué que "le dispositif fait l’objet d’ultimes discussions avec les autorités communautaires".
Il était important de porter à votre connaissance le contenu de cet échange et de faire le point avec vous. Il nous appartient de réaffirmer par cette séance de travail notre unité sur la position prise depuis plusieurs années pour le dispositif d’octroi de mer et d’anticiper les pistes de travail proposées afin d’avoir une position unanime et sans équivoque.
Patrick Lecurieux-Durival, secrétaire général du MEDEF, a salué "une certaine prise de conscience" mais rappelle que "la décision qui va être prise à Paris puis à Bruxelles nous échappe".
On a pour l'instant du mal à appréhender la suite. Ce dispositif a plusieurs avantages. Si il est supprimé, il faudra trouver des solutions pour protéger la production locale et également trouver des recettes aux collectivités locales de chez nous. Je suis optimiste mais avec un peu de prudence et beaucoup d'attente
La réunion d’hier avait donc pour but de préparer la prochaine la visioconférence du 1er mars 2021 entre le Ministère des Outre-Mer, les socioprofessionnels et la CTM et, d’autre part d’informer sur l’actualité des démarches en cours.
"On écoutera et si besoin, on saura faire bloc pour montrer qu'en Martinique et dans les régions d'Outre-mer nous sommes en capacité de parler de défendre notre production locale", prévient Céline Rose, présidente de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises.
Il n'est pas question que sous des prétextes un peu farfelus, des institutions essayent de venir mettre à mal tous les investissements et tout ce qu'on a entrepris depuis longtemps pour faire qu'il y ait une production locale à peu près correcte sur notre territoire
L’entrée en vigueur du renouvellement du dispositif est prévue pour le 1er janvier 2022.