Bientôt un vaccin contre le chikungunya ?
Tous les espoirs sont tournés vers ce vaccin, élaboré par le groupe Valneva, qui entre en phase 3 des tests. Quatre cents volontaires seront suivis pendant six mois. Un véritable défi pour ce virus, car si la mortalité est faible, sa morbidité est élevée en raison des symptômes lourds : fièvre aigüe, maux de tête, nausée, ou douleurs invalidantes aux niveaux des articulations et des muscles.
Le Groupe Valneva, qui commercialise déjà des vaccins contre l’encéphalite japonaise ou la prévention du choléra, a annoncé ce lundi avoir initié la phase 3 des tests sur son candidat vaccin contre le chikungunya.
L'objectif de cette nouvelle étude est de démontrer l’homogénéité de la fabrication du vaccin en montrant que trois lots fabriqués consécutivement provoquent des réponses immunitaires équivalentes en mesurant les titres d'anticorps neutralisants vingt-neuf jours après la vaccination.
Les quatre cent volontaires, âgées de 18 à 45 ans, de l'étude seront suivis pendant un total de six mois. Ils recevront une seule injection par voie intramusculaire. Jusqu’ici, ce vaccin vivant atténué n’a montré aucun effet indésirable et ses premiers résultats ont été publiés dans la revue médicale The Lancet.
Cette étude de la phase 3 doit durer 8 mois : c’est l’une des dernières étapes avant la mise sur le marché de ce vaccin anti-chikungunya. Un vaccin très attendu puisqu’on a recensé un million de cas de chikungunya en septembre dernier sur le continent américain avec un impact économique lourd : 73,6 millions de dollars pour la Colombie par exemple.
Les travaux de Valneva sont donc surveillés de près : alors qu'aucun traitement n'existe à ce jour, ces recherches sont les plus avancées aujourd'hui pour lutter contre le chikungunya. L’entreprise annonce d’ores et déjà qu’elle recevra la première autorisation de mise sur le marché aux États-Unis pour son vaccin : un marché estimé à plus de 500 millions de dollars d’ici 2032.