La distillerie JM fermée après le saccage de la boutique par des manifestants
Hier après-midi, des manifestants ont fait irruption sur le site de la distillerie JM au Macouba, forçant l'arrêt des machines et saccageant la boutique. Ils s'indignaient de l'usage de certains visuels sur les bouteilles de rhum vendues par cette entreprise du groupe Bernard Hayot.
Un manifestant a été interpellé par les gendarmes hier soir sur le site de la distillerie JM au Macouba selon nos informations. Une interpellation qui intervient après le saccage de la boutique.
15 individus ont envahi le site de la distillerie JM à Macouba en début d’après-midi (vendredi 12 février 2021).
Ils ont provoqué l’arrêt d’urgence de la distillerie, menacé le personnel, contraignant l’entreprise à évacuer les touristes présents sur le site.
Ils ont ensuite forcé le personnel à rouvrir la boutique, qu’ils ont saccagée, vidant et cassant les bouteilles de rhum, renversant les cartons et détériorant le mobilier indique la direction de la distillerie qui appartient au groupe Bernard Hayot, propriétaire de la distillerie depuis 2002.
Dans un communiqué agrémenté de photos et de vidéos, la direction de l'entreprise dénonce ces faits inacceptables et est au regret d’annoncer que le site ne pourra rouvrir demain privant 15 salariés de leur outil de travail.
Selon nos informations, les manifestants s'étaient rendus sur place pour contraindre la distillerie à ne plus utiliser certains graphiques sur ses bouteilles. En effet, une gravure portant le drapeau aux 4 serpents figure sur la bouteille, tandis que sur l'étiquette une scène représente, des hommes noirs (des esclaves ?) transportant des fûts dans la mer.
Pour les individus qui se sont introduits sur le site, ces visuels participent à l'apologie de l'esclavage.
Ce n'est pas la première fois que ce type d'intervention se produit sur des sites touristiques. On se souvient notamment d'une manifestation à la boutique de l'aéroport en novembre 2019 ou encore à la distillerie Depaz, plus récemment.
Hier après-midi, les manifestants ont tenté de faire signer de force un document à un dirigeant de la distillerie, sans succès.
Après l'intervention des gendarmes et l'interpellation de l'un des leurs, les manifestants ont décidé de passer la nuit sur la place et sont encore ce matin dans les locaux de la distillerie.