Focus : la Martinique brigue trois titres à l'UNESCO
La Martinique a déposé trois dossiers différents de candidatures à l'UNESCO, en cours d'examen. Quels sont ces dossiers ? Où en est leur avancée ? Pascale Lavenaire co-présentera avec Rodrigue ce mercredi matin (2 décembre 2020) à 10 heures une émission en direct spéciale UNESCO. L'occasion de détailler ces trois candidatures.
Les appellations décernées par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sont aussi estimées que prisées. L'organisme, créé en 1945, dépend des Nations Unies et reconnaît chaque année des domaines à valoriser. Les appellations de l'UNESCO permettent la reconnaissance mondiale du patrimoine labelisé, et assure une renommée internationale à celui-ci.
Cette année, la Martinique a donc déposé trois dossiers de candidature à l'UNESCO, dans trois programmes différents.
Martinique, Réserve de Biosphère
Le premier dossier de candidature porte sur l'inscription de l'île au registre des réserves de Biosphère.
Cette candidature est portée par l'association Martinique Biosphère. Le titre de "Réserve de Biosphère" est attribué à un territoire qui s'engage à conserver et valoriser sa diversité biologique et culturelle. La promotion et la valorisation du savoir-faire, de la recherche scientifique et de l’éducation environnementale sont également essentielles. Pour cette candidature, l'association a ainsi mené des actions auprès de la population martiniquaise sous la forme d'ateliers permettant de faire ressortir les points forts de la candidature. La candidature a été approuvée par le Comité français du Programme Homme et Biosphère (MAB) de l’UNESCO en mai dernier. Elle est désormais en cours d'examen par l'UNESCO, qui devrait rendre sa décision en juin 2021.
Alors que la Guadeloupe est réserve de biosphère depuis 1992, 15 territoires bénéficient déjà de l'appellation au sein de la Caraïbe.
Candidature au Patrimoine Mondial Naturel
Le second dossier de candidature concerne le titre de Patrimoine Mondial Naturel pour les volcans et forêts de la montagne Pelée et des Pitons du nord de la Martinique.
Ce dossier est soutenu par le Parc Naturel de Martinique, qui s'appuie sur la spécificité géologique et la biodiversité particulière du paysage archipélagique de la Martinique. Les espaces proposés par le dossier sont les massifs du Piton Conil, de la Montagne Pelée, du Morne Jacob et des pitons du Carbet.
Cette candidature n'a pas été retenue les deux dernières années par le président de la République, qui a préféré présenter le phare de Cordouan en 2019 puis la ville de Nice en 2020. Une demande a été déposée de nouveau pour 2021, et pour le moment l'île n'aurait pas de concurrent français en lice.
La yole de Martinique au Patrimoine Mondial Culturel immatériel
Enfin, la candidature de la yole de Martinique au Patrimoine Mondial Culturel immatériel de l'UNESCO est portée par le Comité de Pilotage de la Yole à l'UNESCO. Elle a été acceptée par le gouvernement français en 2019, et se trouve en cours d'examen par l'UNESCO.
Ce titre viendrait reconnaître le savoir-faire en construction de la charpente de la yole de Martinique, ainsi que les techniques particulières de navigation de cette embarcation traditionnelle. Les pratiques physiques et festives qui s'y rapportent sont également des arguments clés pour la candidature de la yole. Les courses régulières autour de l'île et le Tour des Yoles mobilisent aujourd'hui des dizaines de milliers d'habitants.