Que contient le plan chlordécone 4 ?
Les grandes orientations du plan chlordécone 4 sont présentées ce mercredi matin aux membres du comité de pilotage local. Une stratégie attendue depuis deux ans et qui suscite déjà de la défiance.
Annoncé en septembre 2018 par Emmanuel Macron, lors d’une visite en Martinique, le plan chlordécone 4 n’a toujours pas vu le jour. Son élaboration approche toutefois de son terme. Ce mercredi (18 novembre 2020), le préfet présente aux membres du comité de pilotage chlordécone les grandes orientations du plan chlordécone 4.
Le président de la République voulait un plan à la hauteur de la responsabilité de l’Etat dans ce scandale sanitaire. Après tant d’attente on en sait un peu plus sur ce que Stanislas Cazelles dira aux membres du comité de pilotage local sur le chlordécone.
Ce plan développe trois grandes stratégies thématiques.
La première concerne la santé, l’alimentation et l’ environnement, qui se décline en trois enjeux
- protéger la santé des populations,
- protéger l'environnement,
- produire une alimentation locale, saine et durable : le fameux zéro chlordécone. Un enjeu majeur de ce plan,
La deuxième porte sur l’aspect socio-économique autrement dit le soutien au développement économique des secteurs les plus touchés que sont l’ agriculture l’élevage et la pêche
La troisième couvre le volet Santé-travail c'est-à-dire la protection des travailleurs. On pense notamment aux ouvriers agricoles de la banane, premières victimes de ce scandale sanitaire.
Ces trois grandes thématiques seront complétées par des stratégies transversales dans les domaines de la recherche, de la formation et de l’éducation et en matière de communication.
Défiance
Des associations, le Liannaj pou dépolyé Matinik en tête déplore la méthode d’élaboration de ce plan chloredecone 4. Pour ses membres l’heure n’est pas à la présentation mais à la négociation sur des points précis.
Si le gouvernement prévoit une phase de concertation en ligne et dans des réunions publiques, le collectif estime que 10 exigences doivent être satisfaites en urgence parmi lesquelles un vrai plan de dépollution des sols et des milieux aquatiques et des protocoles de désintoxication des personnes
Des parlementaires ont également manifesté leur défiance vis-à-vis de ce plan. Les députés Josette Manin et Serge Letchimy, qui a présidé la commission d’enquête parlementaire sur le chlordécone, craignent que les fonds alloués ne soient pas suffisants.
Ils réclament une loi-cadre sur 20 ans pour une prise en considération plus globale de cette crise sanitaire.
La balle est donc dans le plan de l’Etat qui doit convaincre que ce quatrième plan chlordécone ne passera pas aussi inaperçu que les trois qui l’ont précédé depuis 2008.
(Re)voyez l'émission interactive spéciale chlordécone avec Stanislas Cazelles, préfet de Martinique et Jérôme Viguier, directeur de l'ARS Martinique :