Un collectif assure que des pressions ont été exercées sur Alfred Marie-Jeanne pour le règlement de l'affaire Séguineau
Le canalisation d'eau potable sera-t-elle un jour définitivement réparée ? Au centre d'une bagarre politicienne, le dossier n'en finit pas de connaître des rebondissements. Dernier en date : plusieurs associations et syndicats dénoncent des pressions subies par le président du Conseil Exécutif de la CTM et demandent au préfet d'intervenir.
Alfred Marie-Jeanne a-t-il été séquestré par le bureau de l’Assemblée ? A-t-il subi des pressions sur son engagement sur le dossier Séguineau ?
C’est en tout cas ce qu’on affirme dans les rangs du MIM et du collectif « Seguineau, non au chantage ». La semaine dernière, quelques minutes avant la plénière de l'Assemblée de Martinique, le président et les trois vice-présidents de l'organe délibérant de la CTM s'étaient entretenus avec le président du Conseil Exécutif. Ils avaient obtenu, selon eux, qu'Alfred Marie-Jeanne fasse exécuter la délibération de l'Assemblée qui prévoit le dédommagement du propriétaire de la parcelle de Séguineau, à hauteur de 225 000 euros.
Ce collectif - composé de l’APNE (association pour la protection de la nature et de l’environnement), du comité citoyen du Diamant et des collectifs "Eau pour Sainte-Luce" et des justiciables martiniquais mécontents - souhaite une rencontre avec le préfet et que celui-ci réquisitionne le terrain qui fait débat au Lorrain. Si la CSTM a été citée comme membre du collectif, la direction du syndicat a démenti fermement sa participation à cette démarche.
Les membres du collectif ne veulent surtout pas que la CTM verse 225 000 euros (15 000 euros pour l’achat du terrain et 210 000 euros pour les autres frais) à Bernard Bally, propriétaire dudit terrain, sur lequel passe la canalisation.
"Il y a 221 propriétaires sur le trajet de l'usine de Vivé au Lorrain jusqu'à Cosmy à Trinité. Ces 221 propriétaires seront en droit de réclamer le même traitement si une casse se produisait sur leur terrain. Donc il est fâcheux de procéder de cette manière. Ce que nous disons, c'est qu'il faut respecter le droit. Monsieur Bally n'était pas propriétaire du végétal quand l'incident s'est produit (mai 2009, ndlr). L'exploitant qui était Robert Marcelin a été indemnisé à hauteur de 120 000 euros. Il y a un arrêté préfectoral de 2011 qui fixe le loyer des terres. Payons à Monsieur Bally les 15 000 euros pour son terrain et les loyers correspondants, mais en aucun cas 225 000 euros", commente Charles Virassamy, membre du collectif "Séguineau, non au chantage".
Ce collectif dénonce, sur la forme et sur le fond, la délibération votée par l’Assemblée de Martinique et estime que les membres du bureau de l’Assemblée , c’est-à-dire président et vice-président, ne défendent pas les intérêts des citoyens.