Quel habitat pour les Préchotins menacés par les risques naturels ?
Les épisodes successifs de lahars depuis 2017 ont conduit à envisager des relogements d'habitants du Prêcheur. Un appel a projet avait été lancé en 2019. Ses résultats ont été présentés hier à la population.
Erosion, lahar, séisme et cyclone, autant de risques naturels auxquels la commune du Prêcheur est exposée. La ville souhaite reloger les habitants les plus menacés mais pas toujours enclin à quitter leur logement.
En novembre 2019, un appel à projets a été lancé et hier (dimanche 6 septembre 2020) les lauréats ont été présentés à la salle Félix Grolet du Prêcheur. La population était invitée à venir découvrir les projets des quatre lauréats (cabinets d’architecture et bureaux d’études) sélectionnés par le jury.
Un projet qui est de bout en bout co-construit avec la population et les acteurs institutionnels : agence des 50 pas, ville du Prêcheur et Etat via le PUCA plan urbanisme construction architecture.
Un filière bambou
Si les lauréats sont surtout des cabinets installés dans l’Hexagone, tous ont étroitement travaillé avec des entreprises locales pour bénéficier de leur expertise et compétences. L'un des projets retenus développe par exemple l'utilisation du bambou pour la construction et aussi le développement d'une filière locale de production.
"Notre projet propose du bambou qui n'est pas celui que l'on trouve au bord des routes qui se casse ou qui s'abîme avec l'humidité. C'est une variété qui est utilisé en Colombie où ils ont un code de la construction. Ce bambou existe déjà en Martinique. L'idée est développer la filière. Ce qui permet d'avoir un matériau de construction très solide. Il est aussi fort que l'acier en traction et le béton en compression", explique Fanny Roméo de l’atelier Tangram
Le matériau a déjà été utilisé dans des zones sismiques. Il suffit de quatre ans de pousse pour obtenir une ressource exploitable.
Il s’agit d’une démarche unique et innovante dans tout l’arc caribéen. La transition énergétique, l’émergence de nouvelles filières biosourcées et pourquoi pas la création d’emplois sont au cœur du développement de cette idée.
Le Prêcheur se positionne comme laboratoire d’expérimentation qui servira à l’ensemble de l’île. Le Maire espère voir des résultats d’ici 3 ans.
Le reportage de Alexandra Silbert :