Meurtre de Soraya : jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle requis contre Simon Béroard
Cette quatrième et dernière journée de procès dans l’affaire du meurtre de la petite Soraya, a laissé la place aux plaidoiries des avocats de la partie civile et de la défense. L’avocate générale a requis une lourde peine à l’encontre de l’accusé, Simon Béroard, père de la victime.
C'est Me Carderot, avocate de l’association Enfance et Partage qui prendra la parole en premier. Elle parle au nom de la petite Soraya. Cette affaire est très particulière pour l’avocate qui livre à la Cour une plaidoirie pleine d’émotions.
« Chaque affaire est différente, mais Soraya a une place particulière dans mon cœur. C’est une enfant que j'ai défendu vivante et que je défends morte aujourd'hui ». Elle continue : « Si Soraya avait pu parler voilà ce qu'elle aurait dit : Papa arrête ! Papa arrête tu me fais mal, je n'arrive plus à respirer ! », plaide-t-elle.
Pour Me Carderot, l’accusé ne peut pas dire qu'il ne pouvait pas la tuer. Aucun geste aucun bruit ne peut décrire la souffrance de Soraya à ce moment. L’avocate rappelle les nombreux coups portés sur la tête, sur le ventre et le torse de l’enfant. « C'est la combinaison de toutes ces actions qui ont conduit à la mort de Soraya. Il ne pouvait pas ne pas savoir qu'en agissant ainsi il ne tuerait pas sa fille »
Me Boulogne Yang-Ting, avocate de la mère tient à rétablir la vérité concernant sa cliente.
« On part d'un mauvais postulat de penser que la mère doit tout faire. Elle savait parfaitement que monsieur travaille donc nécessairement c'est la mère qui s’occupait du bébé. Mais malheureusement c'est tout le contraire qui est véhiculé dans le dossier disant que c'est le père qui s'occupait seul de son enfant. Ce n'était pas ça ! On ne peut pas reprocher à cette femme d'avoir cru en son couple et d'avoir donné une deuxième chance à son compagnon, malgré une procédure d'éloignement », indique-t-elle.
L’avocate rappelle également les nombreuses violences infligées par l’accusé qui ont mené à la mort de la petite Soraya. Selon elle les aveux de Simon Béroard ne sont pas complets. « Tout est fait pour prendre une forme de victimisation et elle se retourne vers l'accusé disant ce n'est pas vous la victime ! C'est Soraya.»
« Dodo l'enfant do… Une chanson que jamais Soraya n'a entendu », souligne l’avocate générale. Elle a tenu à rappeler à tout le monde ce qu’est un enfant de 6 mois. Elle explique les capacités d’un enfant de cet âge en mettant en parallèle à chaque fois le calvaire qu'a subi Soraya. Malgré toutes les expertises, tous les praticiens sont restés unanimes sur le degré de souffrance ressenti par l’enfant. L’absence d’œdème cérébral n'enlève pas l’étranglement, ni les coups, la fracture du rachis, ni la mort. Si vous avez le sentiment que monsieur Béroard a changé, vous ne devez pas occulter ce qu'il fuit ». L’avocate générale requiert une peine allant de 20 à 30 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté au 2/3 et interdiction des droits civiques et de famille pendant 10 ans.
La défense se concentre sur la personnalité de l’accusé et sur le contexte familial de l’époque. La mère et le père sont présentés comme des personnes immatures. « Combien d'amour aurait il fallu donner à Simon Béroard. Combien de mots jamais prononcé aurait-on du dire à Simon Béroard. Personne n'a empêché ce geste !! Personne. Il n'y a pas une main pour arrêter ce qu'il s'est passé. Je le dis haut et fort Soraya aurait pu être sauvée ». Le verdict est attendu dans la soirée.