Un site d'épandage de sargasses fait polémique
Des riverains de la Couronne Conchou, au Moule, dénoncent la présence d'un site d'épandage de sargasses situé en bordure d'un sentier littoral, qui passe en bas de leur quartier. L'un d'entre eux a même publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour protester contre ces opérations menées par la communauté d'agglomération du Nord Grande-Terre. Le site a pourtant été sélectionné par les services de l'État.
Dans ce petit écrin de verdure entre les anses Salmon et Salabouelle, le sentier littoral est un lieu apprécié des Mouliens. Mais depuis quelques mois, la végétation est moins uniforme puisqu'un site d'épandage de sargasses a été choisi à quelques mètres du chemin. Sur une centaine de mètres, le sol est devenu marron, jonché par les algues décomposées. "Tout était vert, maintenant c'est une carrière. C'est un littoral protégé, ils amènent les algues qu'ils étalent et ça ramène aussi tous les déchets de la mer. Le paysage est complètement détérioré", déplore un citoyen de la Couronne Conchou, quartier situé à moins d'un km, qui a posté une vidéo sur les réseaux sociaux cette semaine pour exprimer son "ras-le-bol".
Décision préfectorale
Contactée, la communauté d'agglomération assure que tout a été fait dans le respect des conditions légales. "Ce sont les services de l'État qui choisissent les lieux d'épandage. Dès lors qu'il y a épandage, il ne peut pas y avoir de problèmes d'odeur, ni de dangerosité, puisque tout se décompose rapidement. Il peut y avoir des désagréments, mais c'est désagréable pour tout le monde", confie Pierre Porlon, élu moulien en charge de l'environnement à la CANGT. "Les gens de Conchou se pensent en dehors du temps et de l'espace, il y a des sargasses partout en Guadeloupe", poursuit ce dernier.
La préfecture assure par ailleurs que ces sites ont été sélectionnés en accord avec l'ONF et le Conservatoire du littoral et promet que des contrôles seront réalisés prochainement sur les 19 zones d'épandage de Guadeloupe pour vérifier l'impact sur la biodiversité. Une étude a déjà été réalisée à Capesterre de Marie-Galante. "On n'a pas un impact lourd sur les sols, mais il faut une surveillance en cas d'eaux stagnantes. On a un contrôle régulier", tente de rassurer le sous-préfet, Jean-Michel Jumez.
Pour ce qui est des déchets, des plastiques et métaux ont effectivement été observés sur place au milieu des sargasses décomposées, mais la mairie s'est engagée à les ramasser dans les plus brefs délais.