Chorus, le système de facturation obligatoire qui inquiète les professionnels

Par 03/10/2019 - 13:12 • Mis à jour le 03/10/2019 - 14:37

Au 1er janvier 2020, toutes les entreprises qui répondent à des marchés publics devront passer par Chorus Pro pour présenter leurs factures. Après une mise en place progressive, ce système dématérialisé inquiète dans le secteur des TPE.

    Chorus, le système de facturation obligatoire qui inquiète les professionnels

Présenté comme un outil de simplification, le système Chorus va en effet arriver au terme de sa mise en œuvre progressive.

L'application, créée en 2007, a d'abord été installée par vagues dans les ministères et les administrations en interne. Ensuite, le système de dépôt électronique baptisé Chorus Factures a été lancé en 2012, mais il était optionnel pour les entrepreneurs souhaitant s'engager dans les échanges dématérialisés.

Il a finalement été rendu obligatoire grâce à sa version Pro en 2017 pour les entreprises de plus de 5000 salariés, en 2018 pour les structures employant plus de 250 personnes, en 2019 pour les PME avec plus de 10 travailleurs. Au 1er janvier 2020, l'obligation s'étendra aux Très petites entreprises, et concernera ainsi l'ensemble des fournisseurs de marchés publics.

Galère ou élémentaire ?

Il y a simplification certes car Chorus Pro permet le dépôt ou la saisie d’une facture, le suivi de celle-ci, l'ajout de pièces complémentaires si besoin et la consultation des engagements émis par les services de l’État, le tout en restant simplement devant son ordinateur. La promesse derrière ce traitement moins lourd, c'est théoriquement un paiement plus rapide.

Mais le gros écueil de ce système, surtout pour les TPE, c'est le défi numérique, puisque une application nécessite forcément un accès internet, ce qui n'est pas le cas pour tous, notamment chez certains artisans.

Par ailleurs, des erreurs identifiées par Chorus seraient manifestés par des messages un peu flous, ce qui peut constituer un casse-tête pour des professionnels pas ou peu formés en informatique, même si du côté des finances publiques, on assure que l'outil est d'une grande simplicité.

Un "cauchemar"

Les fédérations professionnelles se disent inquiètes et évoquent un manque d'informations sur Chorus Pro, notamment concernant la prise en compte de la TVA, des éventuels retards ou des erreurs lors de la saisie des données car chaque dossier disposera d'un numéro unique.

Dominique Virassamy, président de Sauvons nos entreprises guadeloupéennes (SNEG), parle même d'un "cauchemar" et d'un système "qui va progressivement montrer ses limites". Il déplore également l'absence d'un service pour régler les litiges et craint des dépenses supplémentaires pour les professionnels afin de maîtriser cette interface.


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