Connaissez-vous le CHITOU? Un système d'épargne traditionnel et solidaire en Guadeloupe
Envie de faire des économies? Vous n'avez pas la volonté seul? Certains ont trouvé la solution dans le CHITOU. Un système d'épargne en commun qui fonctionne comme une loterie sans intérêt avec une mise chaque mois dont profite tout un groupe de personnes de confiance.
Certains ne font plus ou pas confiance aux banques et décident de s’organiser entre eux pour faire des Chitous…Des quoi ? Des chitous. Anciennement appelés des loteries en Guadeloupe ou Sousous en Martinique. Le système est simple, il suffit de miser une somme chaque mois selon le nombre de participants et tous les mois, une personne différente remporte toute la mise.
Entremauvaises expériences, absence de contrats, et bonne surprise quand ça marche bien, nous avons décidé de mettre en lumière cette organisation. Nous avons rencontré Alain à Grand-Bourg de Marie-Galante. Sa mère qui était commerçante était une habituée du CHITOU. Et depuis vingt ans, il s'y est mis également. Il nous raconte son expérience
Alain fait partie d'un groupe. Et la banque c’est Christelle. La Caisse, c’est elle qui la tient tous les mois. Tous les mois, ils sont plus d’une dizaine à la chercher, la contacter pour lui verser 100 euros et c'est elle qui est chargée de reverser la somme totale aux bénéficiaires. Un travail qui n'est pas rémunéré ni même dédommagé alors qu'il comporte des risques dans le cas où certains ne versent pas leur part en temps et en heure.
Et certains peuvent même prendre plusieurs mains. Une main, c’est un tour. Donc si on verse 100 euros, à deux mains, on paie 200 euros par mois. Et on reçoit deux fois dans le CHITOU. Un voyage, une voiture, le financement d'un événement ou même d'un apport pour un achat immobilier: les usages des chitous sont nombreux. Certains commerçants s'en servent même pour acheter leurs marchandises.
A noter que c’est un usage qui n’est pas réglementé. Il n'y a ni contrat, ni engagement écrit de quelconque nature. Il n’y a toutefois pas de loi qui l’interdit mais aucun recours possible en cas de non-versement d'une participation. Cette tradition que d'aucuns présentent comme séculaire a peut-être de beaux jours devant elle à condition de garder les Chitous entre personnes de confiance.