Violences intrafamiliales : pour une meilleure prise en charge des victimes

Par 16/05/2024 - 14:14 • Mis à jour le 16/05/2024 - 16:26

Département, justice, associations, Caf, Sécu, rectorat… Tous sont mobilisés pour améliorer l’accueil et la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales. Ils participaient à une conférence, ce jeudi (16 mai), au Gosier.

    Violences intrafamiliales : pour une meilleure prise en charge des victimes
Photo d'illustration

Le conseil départementale s’engage contre les violences intrafamiliales au travers du réseau VIF Guadeloupe, un outil de mutualisation des moyens créé en 2023 pour lutter contre ces violences.

Une conférence était organisée ce jeudi (16 mai), à la résidence départementale du Gosier, intitulée « l’accueil des victimes de violences intrafamiliales : sommes-nous au rendez-vous ».

Tables rondes

De nombreux intervenants, comme la présidente de la commission « Enfance, Jeunesse, Famille » au Département, Nadia Négrit, la procureure de la République à Pointe-à-Pitre, la police, la gendarmerie, des associations d’aide aux victimes et la déléguée interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer (qui était en distanciel pour l’occasion), mais aussi un large public ont pris part à cet événement.

Une initiative s'inscrit dans une démarche collective visant à nourrir la réflexion autour de l'amélioration du parcours de prise en charge des victimes de violences intrafamiliales.

Plusieurs tables rondes ont été proposées autour des thématiques suivantes :

- Repérer les violences, évaluer le danger

- Sécuriser et protéger.

Un sujet de société

Selon Natacha Nestor, brigadière cheffe de police, cheffe du bureau prévention et correspondante départementale de l’aide aux victimes, c'est un sujet de société qui concerne tout le monde.

Le conseil départemental a décidé de prendre à bras le corps cette thématique et d'impliquer l'ensemble des intervenants : police, gendarmerie, justice, mais aussi les associations d'aide aux victimes, les organismes comme la CAF, la Sécurité sociale, le rectorat, puisque les enfants, les parents, les familles sont toutes concernées par cette problématique.

Les violences intrafamiliales, rappelle Natacha Nestor, regroupent les violences qui concernent les couples, donc les violences conjugales.

Quand on parle de violences conjugales, on ne parle pas seulement des couples mariés, on parle des personnes qui entretiennent des relations dites amoureuses. Les violences intrafamiliales vont inclure les violences faites aux enfants, l'inceste, les coups sur les enfants, les coups des enfants sur les parents aussi. En fait, les violences intrafamiliales vont toucher tout ce qui a trait aux relations entre les membres d'une même famille.

Cela inclut également les violences faites aux hommes, note Natacha Nestor.

Les violences faites aux hommes existent. C'est vrai que nous avons une prévalence plus faible par rapport à la violence qui est exercée sur les femmes. Mais bien sûr que les violences faites aux hommes, dans le cas des violences conjugales ou des violences intrafamiliales, sont prises en compte.

Une augmentation des poursuites

Pour Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre, il était essentiel d’être présente ce jeudi pour parler de la prise en charge et de l'accueil des victimes de violences intrafamiliales.

Il y a un vrai engagement des différentes administrations, collectivités territoriales, administrations de l'État, des associations, justement, pour tous ensemble, lutter contre les violences intrafamiliales. Il y a une réelle volonté de travailler ensemble, de manière coordonnée, pluridisciplinaire, pour mettre en place des choses, mieux accueillir les victimes, mieux les prendre en charge juste après les faits.

Selon Caroline Calbo, le parquet de Pointe-à-Pitre traite plus de 1 000 procédures par an.

Presque 300 font l'objet de poursuites devant le tribunal correctionnel. Ces poursuites augmentent. Après, quand ce n'est pas poursuivit devant le tribunal, ça ne veut pas dire qu'on ne poursuit pas, mais on poursuit autrement. Par exemple avec des orientations en stage de sensibilisation aux violences conjugales.

La procureure de la République à Pointe-à-Pitre en est convaincue, « on ne sait pas encore tout ce qu'il y a comme violences intrafamiliales » Encore trop de femmes n'osent pas déposer plainte.

Julie Jérôme, directrice des services d’aide aux victimes à France Victime Guadeloupe, en a dit plus sur la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales au micro de Franck Hiroquoy.

A ECOUTER Julie Jérôme, directrice des services d’aide aux victimes à France Victime Guadeloupe

A noter que les violences faites aux femmes, enjeu de santé publique, qui était également, hier (mercredi 15 mai), au coeur de la 3ème et dernière journée du séminaire des Journées de la coordination en santé - 3ème édition Antilles-Guyane du GIP-RASPEG

Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre a annoncé l'élaboration et la mise en application d'un protocole de signalement des violences repérées par les professionnels de santé en Guadeloupe. Elle en a expliqué les grandes lignes.

A ECOUTER Caroline Calbo au micro de Patrick Bélot

Retrouvez ci-dessous l'intégralité de la conférence du réseau VIF Guadeloupe organisée, ce jeudi (16 mai), à l'initiative du Département, sur le thème « l’accueil des victimes de violences intrafamiliales : sommes-nous au rendez-vous ».

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