À l’Ehpad Gliricidias, deux présidentes revendiquent le conseil d’administration

Par 23/04/2025 - 05:15 • Mis à jour le 23/04/2025 - 05:31

La majorité des salariés de l’Ehpad Gliricidias au François est en grève depuis hier matin (22 avril). Ils dénoncent une situation de blocage liée à un conflit de gouvernance entre deux femmes, Maryse Crochemar Pelage et Marie-Frédérique Lordinot, qui revendiquent la présidence du conseil d’administration.

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Depuis mardi matin, la tension est palpable à l’Ehpad Gliricidias, au François. À l’appel de la CSTM, une grande majorité des 53 salariés de l’établissement a cessé le travail. En cause : deux présidentes revendiquent le même poste, ce qui provoque une situation de blocage administratif et financier.

Deux présidentes pour un poste

L’origine du conflit remonte à une assemblée générale houleuse du 24 décembre 2024. Maryse Crochemar Pelage reconnaît avoir déposé sa démission ce jour-là mais soutient qu’elle a été refusée. Elle assure qu’elle est toujours en poste. C’est d’ailleurs encore elle qui valide le versement des salaires.

Le 24 décembre, elle a réuni son conseil d'administration, c'est-à-dire elle plus les 5 personnes qu'elle a ramenées, les nouvelles personnes qui ne connaissent pas l'association. Et elle fait un PV, qu'elle rédige avec ces personnes qui l'élisent présidente. Elle dépose une modification à la sous-préfecture du Marais en disant qu'elle a été élue par le conseil. Donc, on m'a effacée, on l'a mise à l'heure.

Elle dénonce une tentative de passage en force :

Quand on l'a su, j'ai fait des réclamations. On n'avait même pas rédigé notre PV d'Assemblée générale, rien du tout. Elle a fait un PV avec les personnes qu'elle avait décidé, un PV de conseil d'administration. Jamais on n'a vu ça. Nous avons fait des alertes auprès des autorités. La banque a tout bloqué. On lui avait déjà ouvert les robinets en pensant qu'elle était effectivement la présidente, donc elle n’a plus accès à nos comptes.

Une plainte déposée

De son côté, Marie-Frédérique Lordinot affirme avoir été élue dans les règles lors de la même assemblée. Elle affirme que son élection a été validée en préfecture dès le 26 décembre et va plus loin. Selon elle, des irrégularités graves ont eu lieu sous l’ancienne gouvernance.

J'ai été enregistrée en préfecture depuis le 26 décembre 2024. Depuis, j'ai porté plainte au procureur pour des dysfonctionnements très graves que j'ai trouvés et qui ont été occasionnés par l'ex-gouvernance, pour détournement de fonds publics également.

Face à ce qu’elle estime être un manque de réaction des autorités, elle soutient le mouvement des salariés :

Je suis un peu étonnée du fait que malgré ces démarches, les autorités de tutelle, autorités administratives, autorités judiciaires, ne se bougent pas malgré un risque pour les résidents. Je comprends que face à ce laxisme, les représentants du personnel déclenchent une grève pour que l'ARS et la CTM prennent leur responsabilité.

Un service minimum reste assuré afin de garantir la sécurité et le bien-être des 57 résidents de l’établissement. Les salariés grévistes attendent des réponses des autorités de tutelle, notamment de l’ARS (Agence Régionale de Santé) et de la CTM.


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