[VIDEO] Immersion à la prison de Ducos : le travail des détenus en milieu carcéral
À deux semaines de la 8e étape du tour de France du travail pénitentiaire, notre journaliste s’est glissée au cœur du centre pénitentiaire de Ducos. Reportage.
Dans moins de 15 jours, le 21 novembre, la prison de Ducos ouvrira ses portes afin de séduire de nouvelles entreprises et associations espérant leur confier des missions.
Joseph Coly, le directeur de l'établissement pénitentiaire décrit l’importance de cette 8e étape du tour de France du travail pénitentiaire.
L’objectif, c’est d’avoir le plus de détenus possibles au travail. L’objectif qui a été fixé à horizon 2027, c’est d’avoir plus de 50% de personnes détenues au travail. Si on peut en avoir encore plus, ce sera avec grand plaisir car on sait l’impact que ça représente et l’intérêt que cela doit susciter auprès de la société car nous sommes au cœur même de la réinsertion
Ces emplois rémunérés (entre 100 et 1000 euros) sont assurés par des détenus proches de la sortie afin, d’une part, de faciliter leur réinsertion dans la société mais surtout d’éviter la récidive de leur délit ou crime.
Un prisonnier sur cinq travaille
À ce jour, sur un peu plus de 1000 prisonniers, seuls 200 ont été formés et travaillent pendant leur détention.
Mise sous plis de prospectus publicitaires, cuisine, atelier de couture ou encore du maraîchage… : ils exercent diverses tâches.
Depuis quelques années, l’Association Solidarité Lamentinoise, satellite de la ville du Lamentin, accompagne ainsi des prisonniers au centre pénitentiaire sur des activités de maraîchage. Ses membres inculquent à une dizaine de détenus triés sur le volet les bons gestes pour cultiver la terre…
Bertrand Orsinay, le chef d’exploitation pour l’ASL, se dit fier de travailler avec les détenus.
Ça se passe super bien ici, comparativement à un chantier d’insertion que j’avais dernièrement. Nous leur apprenons à planter, à cultiver la nature sol. Et chaque année, nous avons 12 salariés, comme 12 élèves qui entrent à l’école et qui ressortent
L’un d’eux a d’ailleurs obtenu un CAP et fait part de son envie de poursuivre. « Quand nous faisons des sorties positives, nous sommes forcément très satisfaits et très contents puisque nous ne demandons que cela ».
Un enjeu de réinsertion
Ce travail rémunéré et gratifiant a permis à ce détenu de mieux vivre la fin de son incarcération. Nicolas (*) revient sur son expérience sur le maraîchage au cœur de la prison de Champigny à Ducos.
Ça nous permet de nous libérer et de voir autre chose que l’enceinte de la prison, ça nous donne plus de volonté, ça fait passer les jours plus vite. On essaie de donner un rendement au jardin. Quand on voit l’évolution de la plante, que tu vois fleurir avant de faire le fruit par exemple, ça t’apporte beaucoup de satisfaction personnelle
Joseph Coly, le directeur de la prison, espère que les entreprises martiniquaises joueront le jeu le 21 novembre prochain.
Cet enjeu-là dépasse la prison et concerne la société dans son entièreté. Comme à l’extérieur, le travail est un vecteur puissant. Notre mission n’est pas seulement de garder les détenus mais de leur trouver une porte de sortie afin qu’ils puissent retourner dans la société en bon état et avec toute la reconnaissance possible ».
(*) Le prénom a été modifié pour préserver l'anonymat du détenu
À ÉCOUTER Le reportage complet de Jessica Dantin Haustant
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