Quand La Poste fait l’état des lieux des voiries
À Rivière-Pilote, un audit de la voirie a été réalisé par Géoptis, une filiale de la Poste, à la demande de la mairie en début d’année 2023. Pour cela les véhicules des facteurs ont été équipés de caméras. De quoi récolter des informations très utiles à la commune, une première en Martinique.
Certains facteurs et responsables d’équipes ont été formés pour installer des caméras sur les voitures jaune caractéristique de La Poste. Ils ont aussi été formés pour récupérer les informations collectées par les caméras et les transférer par ordinateurs.
De précieuses informations
Nathaniel est facteur depuis dix ans à Rivière-Pilote, et c'est lui qui a été formé pour équiper les camionnettes du dispositif.
Les facteurs partaient en tournée, ils revenaient. Les caméras sont là, elles filment. Après on arrête comme avec notre smartphone quand on fait une vidéo pour nous, c'est aussi simple que ça.
Ces informations ont ensuite été analysées par des collaborateurs de Geoptis qui a lancé cet outil il y a sept ans. Filmer la voirie permet d'abord de faire un état des lieux du patrimoine routier et donc de géolocaliser les éventuelles dégradations. Mais aussi de recenser toute la voirie. Un procédé qui prend du temps. Tomay Topkaya, responsable de l'action commerciale.
C'est quatre mois parce que déjà on est sur une commune en Martinique, donc les communes en Martinique sont beaucoup plus larges que certaines communes qu'on peut retrouver en métropole et donc ça prend énormément de temps en fait à justement tout analyser correctement, passer dans chaque rue, dans chaque impasse, etc.
Ces informations ont été codées pour créer une carte de la commune. Sur cette carte interactive, les chemins sont tous répertoriés en noir et les points rouges, par exemple, ce sont les nids de poule.
Une meilleure prise en compte du territoire
La mairie pourrait ainsi se servir de la carte pour rénover certaines portions de chemin. Mais elle a plutôt vu l’occasion d’identifier les chemins construits avec de l’argent public, qui n’avait pas été intégré au domaine public.
Jean-François Beaunol, maire de la commune :
Nous avions constaté que la ville avait initié la rénovation, la construction d'un certain nombre de chemins ruraux ou de chemins communaux. D'autres ont été faits sans être identifiés, sans être répertoriés, et c'est ce que nous avons fait avec La Poste pour identifier le kilométrage de routes non intégrées dans le répertoire communal. Quand une ville fait un chemin dans un quartier, il faut pouvoir le signaler aux services de l'État pour obtenir la compensation qui est due.
116 kilomètres ont été parcourus par les facteurs de Rivière-Pilote. C'est l'équivalent d'une traversée de l'île. En partant de Grande-Rivière jusqu'à Sainte-Anne, la mairie a pu se rendre compte qu'environ 70 kilomètres de chemins n'étaient pas répertoriés.
Le conseil municipal doit encore reconnaître que tel ou tel chemin fait bien partie du domaine public. Des réunions de quartier sont déjà organisées pour leur trouver un nom.
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