L’association Oliwon Lakarayib partage l’histoire de la Martinique autrement
À l’approche du 22 mai, Cédric Catan a reçu Elsa Juston, présidente de l’association Oliwon Lakarayib, lors de l’invité de la rédaction.
À l’occasion du 22 mai, jour de commémoration de l’insurrection des esclaves et de l’abolition définitive de l’esclavage en Martinique, la question de la transmission de l’histoire est essentielle.
L’association Oliwon Lakarayib, fondée par un collectif d’enseignants martiniquais, s’est fixée pour mission de rendre accessibles les savoirs historiques et géographiques.
Sa présidente, Elsa Juston, professeure agrégée d’histoire, était l’invitée de la rédaction ce mercredi 21 mai. Elle a rappelé que l’objectif est de transmettre des connaissances fiables.
Lorsque nous avons créé Oliwon Lakarayib, c'était justement pour apporter une autre parole en utilisant les formats des réseaux sociaux et en sortant de nos classes. Ce sont des choses que nous enseignons, mais qui n'étaient pas toujours entendues. Et aussi parce que d'autres personnes sur les réseaux sociaux tiennent des discours qui sont alléchants, excitants, mais qui ne sont pas toujours justes. On avait vraiment à cœur d'apporter cette parole historique renouvelée, puisque l'histoire continue, la recherche évolue et de contribuer à apporter notre pierre à l'édifice.
Sortir des salles de classe pour parler à tous
Pour Elsa Juston, comprendre l’histoire nécessite des outils et une méthodologie adaptés.
Je pense qu'il y a de plus en plus de personnes dans les retours qu'on a qui le comprennent et qui voient bien qu'il y a une posture qui est un peu anachronique de vouloir expliquer le passé en regardant le présent. Et que ce qui compte, le maître mot, c'est de comprendre le contexte. Mais le contexte change. Il n'y a qu'à voir le monde avant le COVID, avant la crise sanitaire, juste après, et aujourd'hui, on est dans des contextes qui sont différents. Donc, pour l'histoire, c'est pareil.
Il y a néanmoins une différence entre le travail de vulgarisation et la recherche historique :
Quand bien même on serait de formation historienne, c'est-à-dire qu'on aurait fait des études d'histoire ou qu'on serait même professeur d'histoire, on n'est pas historien ni chercheur, forcément. Il y a des questions de méthodes qu'on ne maîtrise pas forcément. Il y a une différence entre vulgariser et utiliser les travaux des autres et mener des recherches. Ce n'est pas la même chose.
L’enjeu n’est pas seulement de commémorer, mais aussi d’expliquer, de transmettre et de comprendre collectivement les racines de notre histoire.
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