La distribution en eau potable au cœur de la conférence rassemblant les trois EPCI
Les trois présidents des EPCI (établissement public de coopération intercommunale) de Martinique ont tenu leur troisième conférence ce matin mardi 2 février au siège de Cap Nord, au Marigot. Le but de cette réunion était de faire force commune pour éviter les coupures d'eau qu'ont pu vivre de nombreux foyers lors du carême de l'année dernière.
Éviter au maximum les coupures d'eau
Le thème de la conférence qui a réuni les trois EPCI aujourd'hui mardi 2 février était celui de l'eau potable. L'occasion de faire le point sur ce qui a déjà été réalisé au cours des six premiers mois de leur mandature, mais surtout de présenter les actions prévues pour l'année 2021.
L'objectif de cette réunion était donc de faire front commun afin d'éviter au maximum les très nombreuses coupures d'eau qu'ont subi les administrés lors du dernier carême.
Si tous les travaux prévus ne seront pas terminés pour le carême qui arrive, car l'issue de ces opérations est prévue en fin d'année 2021, les présidents ont présenté les points majeurs de leurs actions et leur complémentarité.
Des investissements et priorités propres à chaque communauté d'agglomération
Pour cela, les communautés d'agglomérations ont chacune investi dans le budget dédié au réseau d'eau potable pour 2021. Ce montant s'élève à 4,5 millions d'euros pour Cap Nord, 23 millions d'euros pour la Cacem et 30 millions d'euros pour l'Espace Sud.
Chaque EPCI se concentre également sur des problématiques qui sont propres à leur territoire. Dans le nord, le forage est un enjeu clé pour trouver d'autres sources d'approvisionnement et mieux distribuer l'eau dans les autres territoires. C'est ce qu'explique Bruno Nestor Azérot, le président de Cap Nord :
Nous devons aller à la recherche de la ressource : même si elle existe déjà, elle n'est pas suffisante, car nous devons donner de l'eau au sud et au centre. Il est donc important d'avoir plus de captage pour que l'eau soit beaucoup plus répandue sur l'île
Dans le centre, le réseau et les interconnexions sont essentiels pour améliorer la distribution entre le nord et le sud. Mais les forages également, comme l'indique le président de la Cacem, Luc-Louison Clémenté :
Nous allons intensifier les forages, pour diversifier nos sources d'approvisionnement. Car aujourd'hui, 94% des eaux que nous consommons proviennent des eaux de surface. Il n'est pas normal que nous dépendions autant d'une seule source
Enfin dans le sud, l'installation de réservoirs et de pompes électriques permettra une meilleure alimentation en eau pour les administrés souvent privés d'eau dans les hauteurs. C'est ce qu'affirme André Lesueur, le président de l'Espace Sud :
Il faut mieux répartir l'eau. Il est difficile d'admettre que l'on n'a pas d'eau pendant 15 jours, il faut essayer d'amener l'eau au robinet. Je ne me berce pas d'illusions : il y aura des coupures, c'est certain. Mais il faut faire en sorte qu'elles existent le moins possible
Un coût élevé
L'un des problèmes de l'eau sur l'île est également son coût : c'est l'une des plus chères de France. Cela s'explique notamment par le traitement de dépollution nécessaire à sa consommation, un processus onéreux.
Les présidents des EPCI ont ainsi adressé une lettre au Président de la République, afin que "l'Etat prenne sa responsabilité dans le chlordécone", comme l'avait annoncé Emmanuel Macron en 2018. Luc-Louison Clémenté, président de la Cacem, est ainsi confiant sur l'aboutissement de leur demande concernant la prise en charge par l'Etat d'une partie des frais de dépollution.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.