La disparition d'Alain Rapon, homme aux multiples facettes

Par 26/12/2015 - 06:13 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:26

Alain Rapon est mort ce 25 décembre 2015. A soixante-cinq ans, l'ex-professeur des écoles, l'ex-chef d'établissement scolaire, l’ex-conseiller régional, l'ex-entraineur de football, l'ex-président de la ligue de Martinique s'en est allé par un matin de Noël. Si le football s'impose à notre esprit à l'évocation de sa personnalité, c'est un homme aux multiples facettes qui s'est éteint vendredi matin à la suite d'une crise cardiaque...

    La disparition d'Alain Rapon, homme aux multiples facettes
Midi ce 25 décembre 2015. L’heure des titres de l’édition du journal de 13 heures de RCI Martinique. Une info de dernière minute tombe. Une triste nouvelle qui vient rompre le sentiment de joie et d’allégresse qui sied à la fête de Noël.

Elle tombe comme un couperet : Alain Rapon est mort. L’homme, né le 10 novembre 1950 à Trinité, originaire du quartier du Bac, a été pris d’un malaise alors qu’il était au volant de sa voiture au Robert sur la RN1. Une crise cardiaque qui l’a finalement terrassé.

Vient à l’esprit un premier malaise lors d’un meeting à Trinité en 2011 alors qu’il briguait le siège de conseiller général de ce canton de la côte nord atlantique. Il est contraint d’abandonner sa campagne électorale avant même le 1er tour de scrutin. Ses soucis de santé l’amèneront à prendre un peu de distance avec la scène politique. Il sera néanmoins présent aux municipales de 2014.

La politique et la participation à l’action politique sont en effet l’une des facettes du personnage. Un temps proche du Parti progressiste Martiniquais, c’est sous les couleurs des patriotes du MIM d’Alfred Marie-Jeanne qu’Alain Rapon fera ses premiers pas d’élu politique hors du giron trinitéen. Conseiller municipal d’opposition à Trinité, puis conseiller régional en 2004 au sein des « patriotes », il va présider la commission des sports.

La commission des sports de la Région, une présidence toute trouvée pour l’ancien joueur de la Gauloise de Trinité, puis entraineur du Réal de Tartane. C’est en cette dernière qualité qu’il offrira en 1980 au Réal, le titre de champion de Martinique après sa victoire en finale sur la Gauloise de Trinité. Il deviendra président de la ligue de football (1996-2008) avec à son actif une première entrée de la Martinique sur la scène du foot caribéen.

La politique, le sport, mais aussi l’enseignement et la culture… D’abord instituteur, puis professeur de collège, Alain Rapon va gravir les échelons au sein de l’Education Nationale. Après avoir été principal adjoint au collège de Sainte-Marie, c’est le lycée de Bellevue à Fort-de-France qui l’accueille comme proviseur adjoint. Un parcours qu’il achèvera comme proviseur du lycée Lumina Sophie au quartier Batelière à Fort-de-France. On lui doit l’introduction de l’uniforme dans ce lycée professionnel.

L’écriture, c’est enfin l’une des facettes de sa personnalité à laquelle Alain Rapon apportait un très grand soin. Journaliste sportif à Inter-Antilles Sports, journal d’Emile Désormeaux, le féru de football qu’il était rédigeait des articles sur… le handball, se souvient Pierre Gilles, le responsable des sports sur RCI Martinique.

Mais l’écriture pour Alain Rapon, c’était la littérature. Son premier roman au titre énigmatique « La présence de l’Absent » parait en 1982 aux éditions Présence Africaine. Viennent ensuite trois recueils de contes pour la jeunesse et deux autres romans dont « Danse, Petit Nègre, Danse». Un roman qui lui vaudra le « Saladier de Bronze » qu’il recevra de la ministre des Outremers George Pau-Langevin et le titre de Grand Lauréat du Prix littéraire BLK (Bitasyon Lyannaj Kréyol) à Paris-Villiers-le-Bel en novembre 2014.

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