Intrusions, insalubrité : les voisins de l'hôtel La Bâtelière dénoncent l'abandon total du site

Par 07/07/2025 - 06:33 • Mis à jour le 07/07/2025 - 10:30

À Schoelcher, l’insalubrité et l’insécurité gagnent du terrain aux abords de l’hôtel La Batelière. Les voisins et les derniers occupants du site lancent un appel au secours.

    Intrusions, insalubrité : les voisins de l'hôtel La Bâtelière dénoncent l'abandon total du site
©MG/RCI Martinique

Depuis la liquidation et la cession de la structure au groupe Karukéra (Creole Beach) en janvier dernier, la situation n’a eu de cesse de se détériorer.

L’hôtel, autrefois emblématique, est aujourd’hui en proie à l’abandon. Il commence à être occupé illégalement par plusieurs individus

Les actes de vandalisme se multiplient. Du mobilier volé a été jeté sur la voie publique. Les riverains observent par ailleurs la présence quasi permanente de rôdeurs, de jour comme de nuit, dans les environs des habitations.

Absence de service de sécurité

Le retrait du service de sécurité a profondément bouleversé le quotidien des riverains, en particulier ceux de la résidence « Les Alizés », située à moins de 50 mètres de l’établissement.

Eddy Rome est le représentant des copropriétaires.

L'hôtel depuis qu'il a été vendu avait un service de sécurité, donc ça ne nous posait aucun problème. Depuis à peu près trois semaines, le service de sécurité a disparu. Il n'y a plus de vigiles, il n'y a plus personne. Et ça n'a pas tardé. On a constaté qu'il y avait du monde à l'intérieur, qu'il y avait du monde qui venait se servir. Donc en fait, l'hôtel a été pillé. Et puis surtout, un squat a commencé à se développe. On a commencé à avoir des intrusions dans notre résidence. Bon, heureusement pour nous, on a pu les repousser, les faire fuir. Mais on voit bien que ça démarre. On commence à se sentir en insécurité parce que là, nous avons femmes, enfants, des personnes âgées aussi. On se demande ce qui va se passer si rien n'est fait, si le propriétaire ne remet pas sa sécurité, si les autorités ne poussent pas. Nous sommes au début des vacances. Il y a des familles qui se déplacent, qui vont se baigner. A un moment, ils vont tomber certainement sur des individus qui ne voudront pas forcément du bien

24 habitations jouxtent directement l'hôtel. Un climat anxiogène, que Stéphane Michalon et sa mère subissent de plein fouet. En quelques jours, ils ont subi deux tentatives d’intrusion à leur domicile.

Deux individus sont arrivés en face de la maison par le terrain. Ils ont tenté de venir. Mais ma mère, qui est plutôt âgée en fait, avait un sifflet, donc elle a sifflé pour les faire fuir. Ils sont partis et il y a un peu plus longtemps que ça, c'est à dire il y a un mois et demi, il y a un individu qui a carrément traversé et qui est passé dans la propriété qui est ressortie par le portail. Ça prouve qu'il y a eu plusieurs avertissements

Insalubrité conséquente

Mais au-delà de l’insécurité, se pose aussi le problème de l’insalubrité.

Déchets verts, épaves de voitures, mobilier abandonné : les site est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé. Pour les quelques commerçants encore en activité dans le secteur, la situation devient intenable.

Bertrand en témoigne.

Nous sommes confrontés, depuis la fermeture de l'hôtel Batelière, au manque de ramassage des poubelles, au fait que la mairie ne vienne pas, ne passe pas. D'ailleurs, ils ne peuvent pas passer parce que le cadenas, personne n'a la clé. Les pompiers ne peuvent pas passer si jamais il y a un problème en bas, le portail est fermé à clé. Il y a une grosse chaîne. Imaginons qu'il y ait un accident ou quoi que ce soit, ni gendarme, ni police, ni pompiers ne peuvent descendre pour secourir et porter aide aux victimes. Le bas de l'hôtel devient une zone de non droit avec des gens qui squattent, des pilleurs ou vandales ou pollueurs. Et l'hôtel en lui même est squatté un petit peu, enfin un petit peu complètement d'ailleurs, à droite à gauche par énormément de gens. Et ça, ça se passe la nuit, donc je ne vois pas ça.Moi je vois ce qui se passe la journée et il y a autant en terme d'insécurité que de pollution. Et personne ne fait rien, personne ne bouge. Et il faudrait que les élus soient peut être un petit peu concernés

Après plusieurs courriers envoyés à la mairie, tous espèrent une intervention rapide des autorités et du propriétaire de l’hôtel pour éviter que la situation dégénère et retrouver une certaine tranquillité.

Sollicitée, la municipalité a assuré qu'elle prenait la mesure de la situation et qu'une communication serait formulée ce lundi (7 juillet 2025).

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Ecoutez le reportage de Mélissa Grutus qui s'est rendue sur le site abandonné

 


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