En Martinique aussi, la PUFF fait des ravages chez les jeunes

En quelques années, la Puff, cette cigarette électronique jetable, est devenue le nouvel instrument phare de l’industrie du tabac.

Perçu comme une alternative à la classique cigarette, elle est surtout devenue très populaire auprès des plus jeunes.

Pour les plus jeunes, vapoter des puffs est même devenu plus cool que fumer des cigarettes. Elève de Terminale au Lycée Schoelcher, Ismael ne fume pas, pourtant, sous l’influence de ses amis, il s’est déjà essayé aux puff.

 On m’a dit que ça avait du goût donc j’ai essayé, c’est tout 

Pour le Dr  Myriam El Maamar, médecin généraliste et addictologue au CHUM, cette tendance n’a rien d’anodine. 

L'industrie du tabac crée de nouveaux produits qui ciblent de plus en plus la population jeune en les rendant beaucoup plus attractifs. L'accessibilité est aussi simple alors que, paradoxalement, c'est interdit aux mineurs

Quelles sont raisons de cet engouement ? Son goût (fraise, mangue, pastèque…) et le côté ludique que procure le nuage de vapeur.

Des techniques de vente, loin des magasins traditionnels

Loin des magasins classiques, les jeunes qui souhaitent se procurer des puffs ont une tout autre méthode, bien plus discrète, comme ils nous l’expliquent.

Il y a des gens qui mettent en story instagram ou en statut whatsapp et disent que c’est à vendre, en mettant leur numéro. Du coup, les jeunes intéressés contactent le numéro et se font livrer

Mais la puff est-elle sans danger pour leur santé  ?

Contrairement aux cigarettes, les PUFF n’entrainent pas de maladies cardiovasculaires liées au monoxyde de Carbonne. Leur principal danger pour la santé réside dans leur fort potentiel addictif, comme l’explique le Dr El Maamar.

Ça entraîne une porte d’entrée vers la dépendance. Par rapport à la présence de nicotine, une personne qui n’a jamais fumé peut devenir dépendante à la nicotine et donc entraîner dans une dépendance qui est un facteur de risques d’entraîner dans de nouvelles dépendances après, la cigarette, le cannabis. Il y a aussi le geste, qui est proche de la consommation de cigarettes. Ce qui est problématique, c’est pour les personnes qui n’ont jamais fumé et qui commencent à utiliser cet outil-là. Pour les fumeurs en désir d’arrêt ou de diminution, la vapoteuse, cigarette électronique est un outil intéressant, dont on peut parler en consultation parce que des études ont montré que ça apportait 95% de risques en moins que la cigarette fumée.

En janvier, le Sénat a adopté un texte interdisant “la fabrication, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit” des dispositifs de vapotage à usage unique.

Les sénateurs ont considéré que les “puffs” représentaient bel et bien “un risque pour la santé des adolescents…mais aussi pour l’environnement”.

À ECOUTER Ce qu’en pensent les ados (Ina Moune, Nathan, Raphael et Ismaël).