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[EN IMAGES] La nouvelle cathédrale de Saint-Pierre est inaugurée

Par RCI web avec Florence Treuil 02/04/2024 - 11:53 • Mis à jour le 03/04/2024 - 08:06

C’est un moment très attendu de tous les Paroissiens. Ce mardi 2 avril, la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption se dévoile au public à l’issue des travaux de réhabilitation qui ont duré près de 10 ans.

[EN IMAGES] La nouvelle cathédrale de Saint-Pierre est inaugurée

Eglise de Saint-Pierre. Photo Florence Treuil

La municipalité ne mâche pas ses mots : l’inauguration « tant attendue » de le nouvelle cathédrale est « un événement d'une importance capitale (qui) marquera l'histoire de Saint-Pierre ». Et, pour l’occasion, le maire et son conseil municipal ont mis les petits plats dans les grands.

Depuis 8h30 ce mardi 2 avril, la ville, en effervescence, a accueilli un parterre de personnalités de renom, parmi lesquelles Monseigneur David Macaire, Jean-Christophe Bouvier, le préfet, Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la CTM, Lucien Saliber, le président de l’Assemblée, des parlementaires ou encore Étienne Poncelet, le maître d’œuvre et architecte en chef des Monuments Historiques.

Preuve de l’engouement suscité par cette inauguration, la RN2 est embouteillée depuis le Carbet ce mardi matin.

Près de 900 personnes réunies

Après la cérémonie civile qui a débuté à 8h30 et les allocutions d’usage, les autorités ont procédé à la cérémonie religieuse, à l’intérieur de l’édifice refait à neuf et astiqué par des petites mains bénévoles, la veille encore, jusque dans les moindres recoins.

La messe célébrée par Monseigneur Macaire a été magnifiée par les chants captivants de Fabrice Di Falco mais aussi par des intermèdes musicaux assurés par un violoncelliste et un violon alto de de la Garde Républicaine, venus spécifiquement pour l’occasion.

À ECOUTER Entretien avec le père Arnaud, recueilli par Florence Treuil

RCI · Père Arnaud, cathédrale de Saint-Pierre

Afin de permettre à chacun de vivre la manifestation, un écran géant a été installé dans le jardin Ernoult, où une collation sera proposée à l’issue, aux environs de 12h30. 700 personnes environ ont assisté à la messe dans l'église, et environ 200 étaient présentes dans le jardin, selon les autorités.

Pour faciliter les déplacements, un espace de stationnement pratique est proposé au stade Pierre Charles où des navettes sont mises à disposition, de 7h à 16h.

Le prochain office religieux dans la cathédrale rénovée aura lieu ce dimanche 7 avril.

INFOS +

12 millions d’euros

Le coût total de la réhabilitation de l’église de Saint-Pierre s’élève à près de 12 millions d’euros financés par les Fonds européens, le ministère de la Culture – Direction des affaires culturelles (DAC) Martinique, la Collectivité Territoriale de la Martinique, la Ville aidée de plusieurs mécènes. L’édifice est reconstruit à l’identique d’avant la catastrophe de 1902. Le chantier, avec fermeture complète de l'église, a duré 30 mois.

FEDER : 58%
CTM : 17%
Cap Nord : 2%
DAC : 16%
Etat DETR : 2%
Ville de St-Pierre : 6%

Ces subventions publiques, le mécénat et les dons de paroissiens ont permis de rénover l’édifice religieux, ainsi que l’autel et de s’équiper en meubles. Il reste toutefois encore des travaux à financer pour une statue d’une tonne de la vierge Marie et 9 lustres, évalués à 400 000 euros.

L’histoire de la cathédrale

Origine dominicaine

La 1ère église du Mouillage, d’origine dominicaine est élevée à partir de 1654, lorsque le gouverneur Du Parquet approuve l’installation de l’ordre des dominicains en leur facilitant l’acquisition d’un terrain au sud de la rade de Saint-Pierre.

D’abord chapelle privée, l’église conventuelle accueille très vite les fidèles. La bataille navale qui oppose Français et Anglais dans la rade en 1667, entraîne la ruine de la chapelle au point que sa reconstruction est envisagée. La nouvelle église du Mouillage, Notre-Dame-du-Bon-Port, devenue paroissiale en 1684, est aussi celle des marins et flibustiers qui l’enrichissent de leurs offrandes. Elle est agrandie et réaménagée à nouveau en 1816.

D’église à cathédrale

La création de l’évêché de Saint-Pierre et Fort-de-France suit de peu l’abolition de l’esclavage. L’église devient cathédrale en 1853 à l’arrivée du 1er évêque de Martinique, Monseigneur le Herpeur qui la dédie à Notre-Dame de l’Assomption. Elle doit être agrandie. Il faut attendre près de 10 ans pour qu’elle soit pourvue de 2 tours de 35 mètres de haut. Des cloches sont ensuite installées et l’intérieur considérablement enrichi : orgues aux registres élargis, dallage, grille de fer forgé et vitraux pour le chœur, couronne d’or pour la Vierge lors des fêtes.

église de Saint-Pierre. — Vitraux réalisés par l'artiste plasticien Victor Anicet

Résurrection

Après sa destruction en 1902, la reconstruction de la cathédrale est entreprise dès 1923, mais elle n’a plus qu’un lointain rapport avec la précédente. Seul le niveau inférieur, épargné par les nuées ardentes est conservé dans le nouvel édifice. On doit au plasticien Victor Anicet les verrières de la Résurrection, réalisées dans l’atelier Simon Marq. Les verrières ornent la façade depuis 2006.

Ces vitraux ont été conçus pour le centenaire de la catastrophe de 1902. Toutefois, une étude commanditée par la DAC en 2005, atteste de la situation de vulnérabilité de l’édifice.

Réhabilitation

En 2014, après une étude de diagnostic du bâtiment, les autorités entreprennent les travaux de réhabilitation dont Pierre Bortolussi, l’Architecte en Chef des Monuments Historiques (ACMH), est le maître d’œuvre. Ils seront repris par Etienne Poncelet, nouveau Architecte en chef des Monuments Historiques en 2019.