[DOSSIER] Grand’Rivière, une commune à part

En ce lundi matin. Grand’Rivière n'est pas aussi calme et paisible qu'on pourrait le penser. Roland s'affaire à la plonge. Il est debout depuis 4 heures du matin. Il travaille au Grill riverain. Ce restaurant face à la mer avec en toile de fond l'île de la Dominique. Thon, Marlin, Langoustes, ici, on sert du poisson frais tous les jours.

Il y a les légumes à préparer, le poisson à préparer, le poulet à préparer puisque nous faisons aussi la pêche. Et lorsque nous ressortons de la pêche, nous nous attablons afin de faire le travail. Que les clients soient déjà au top avec leurs assiettes. Puisque les clients commencent à manger depuis 11 heures, 11 heures et demie. On doit se réveiller de bonne heure pour faire une préparation en profondeur.

Une commune où il fait bon vivre

Il est 11 heures et effectivement, les clients commencent déjà à arriver, comme Magali. C'est la troisième fois qu'elle vient à Grand’Rivière.

Moi, je suis en vacances. Je suis déjà venue au mois d'octobre, quinze jours au mois de décembre quinze jours. Et là je reviens encore quinze jours parce que j'ai mon mari qui travaille pour un an en Martinique, et donc je viens passer deux semaines de temps en temps. Et là ma fille m'a rejoint cette fois-ci et je tenais à l'amener à Grand’Rivière parce que c'est vraiment très sympa.

Très sympa, un euphémisme pour Naomie, 75 ans. Nous échangeons dans sa maison située dans le bourg.

J'aime cette commune. On est tranquille à Grand’Rivière. Il y a la mer, il y a la rivière. J'ai un certain âge alors quand j'ai des douleurs aux genoux, je vais marcher à la mer. Ça me fait du bien.

Cela fait 52 ans que Naomie a quitté Haïti pour s'installer à Grand’Rivière, une commune à laquelle elle a largement contribué.

J'étais caissière dans un libre-service en Haïti. Et puis il y a un pasteur qui était en Haïti et il m'avait demandé si je n'aurais pas aimé connaître un pays étranger. Avec la dictature de Papa Doc, certains Haïtiens voulaient partir, bien que mes parents ne voulaient pas. C'était pour travailler pour son père et sa mère qui étaient âgés. A Grand’Rivière j'ai travaillé à la boulangerie, je vendais du pain et j'ai même fait du pain. Et puis les travaux domestiques. Et je me suis occupée des personnes âgées.

Un bain et puis s’en va

Retour sur le front de mer. Le vent qui souffle et la houle contrastent avec la paisibilité des rues de la ville. J'aperçois un petit boulodrome sur lequel Rose-Marie et son amie s'adonnent à une partie de pétanque. Rose-Marie vient souvent à Grand’Rivière car à Basse-Pointe, où elle habite, il n'y a pas la mer.

Je dirais que je viens à peu près une fois par semaine. Au moins une fois tous les dix jours, en gros en moyenne. On est venu prendre un bain de mer, manger au restaurant, faire une partie de boules avant de rentrer.

C'est ce que font la plupart des touristes. Un petit tour à Grand’Rivière et puis s'en va.

À SUIVRE