Comment le 22 mai est-il devenu férié ?

Par 22/05/2018 - 07:48 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:36

Le 22 mai est férié en Martinique depuis 35 ans. Un long combat intellectuel, politique et syndical a été nécessaire pour faire reconnaître ce jour fondamental dans l'histoire de la Martinique.

    Comment le 22 mai est-il devenu férié ?

Les premières mentions du 22 mai comme un jour important dans l’histoire de la Martinique remontent à 1947 et 1950. Le professeur et dirigeant du Parti Communiste, Gabriel Henry en parle lors de deux conférences. L’historien Armand Nicolas, lui aussi devenu dirigeant du Parti Communiste Martiniquais, reprend cette thèse et met lui aussi en avant le 22 mai : pour lui les esclaves n’ont pas attendu Victor Shcoelcher pour conquérir leur liberté et il faut s’en souvenir. Cette thèse qui va à l’encontre du roman national français fait son chemin jusqu’aux hommes politiques.

En 1971, Aimé Césaire inaugure la place du 22 mai à Trénelle. Au milieu trône une sculpture du plasticien Koko René Corail qui rend hommage au combat des esclaves. Le discours de Césaire est dans la même veine. Il rappelle que l’abolition est avant tout le fruit de la lutte des esclaves. [lire ici le discours d'Aimé Césaire]

Après les thèses historiques, les discours et les inaugurations, la décennie qui suit est celle du combat syndical. Un combat mené notamment par Marc Pulvar de la CSTM. Les militants manifestent le 22 mai. Ils forcent même les entreprises et les commerces à fermer.

un combat gagnant…

En fait la lutte pour la reconnaissance du 22 mai est réglée à l’arrivée de la gauche au pouvoir.

Le président de la République François Mitterrand fait du 22 mai un jour férié dans un décret en date du 23 novembre 1983.

Dans les autres anciennes colonies la configuration est la même. En Guadeloupe et à Saint-Martin on célèbre l’abolition de l’esclavage le 27 mai, en Guyane c’est le 10 juin, à Saint-Barth le 9 octobre et le 20 décembre à la Réunion.


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