À la morgue, les agents surchargés sont en grève
Soutenus par FO-Santé, les agents de la morgue ont décidé d'entrer en grève. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de travail. Selon eux, leur service ne peut pas faire face à l'activité.
Les agents de la morgue du CHU de Martinique mobilisés depuis ce jeudi matin. Ils ont cessé le travail pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail et un manque de personnel.
Les 6 agents du service font face à une suractivité, dans un contexte structurel de manque de moyens.
Une situation qui n’est plus tenable pour Jean-Claude Amouldon, agent au service de la morgue de l’hôpital.
Ce n'est plus possible de continuer dans cette situation-là puisqu'il y a un manque de matériel. Nous ne sommes pas reconnus par rapport à notre métier. Cette situation là, ça commence à aller un peu trop loin. On a besoin d'outils pour travailler, on a besoin de reconnaissance. Au niveau de notre fonction, nous sommes dans une zone mortuaire. Il se trouve qu'il n'y a trop laisser aller au niveau des décès qui sont bloqués à la morgue. Il n'y a pas assez de place au niveau des chambres froides pour pouvoir faire face à cette situation
Activité judiciaire et manque de place
L'agent souligne aussi l'importance que prend l'activité judiciaire au sein du service :
Il y a des démarches à faire, même au niveau de la justice, pour que les réquisitions qui sont ici tous les jours en masse, les autopsies qui ont été augmentées en masse. Nous sommes surchargés et cela devient une situation impossible, intenable, ce n'est plus possible. Il va falloir que la direction prenne ses responsabilités pour gérer cette situation-là, pour que nous ne puissions pas nous retrouver en psychiatrie
La place manque au sein de la morgue indique Jean-Claude Amouldon :
On n'a plus de place pour pouvoir gérer ici à la main parce que le nombre de casiers ne répond plus aux normes. On n'a pas d'endroit pour pouvoir mettre les corps, ce n'est plus possible. Il faut nous donner le moyen pour pouvoir conserver ces personnes. Et puis, on a un nombre de réquisitions qui augmente tous les jours, tous les jours, tous les jours. Ça nous met en difficulté. On n'a pas assez de place pour pouvoir conserver les corps dans la chambre froide c'est ça le problème.
Des points d'accord après une réunion
Une rencontre a eu lieu ce matin. Un accord a pu être trouvé sur un certain nombre de points.
Les précisions du représentant syndical de Force Ouvrière, Jean-Philippe Midelton :
On a des agents en tant que Agent des Services Hospitaliers (ASH) qui se retrouvent à la morgue, mais qui n'ont pas eu de formation. La direction a accepté d'envoyer trois agents en formation et aussi de revoir le système des joints des portes de tiroirs, parce que ces joints n'ont pas été changés du tout. Ce qui fait qu'il y a des odeurs nauséabondes et les agents se sentent très mal après, lorsqu'ils travaillent dans la chambre. Maintenant, ils font deux autopsies par jour et ça demande beaucoup de travail et les agents se retrouvent fatigués, épuisés. Ils sont en train de revoir toute l'organisation.
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