Une association contre la diffusion d'images choquantes sur les réseaux sociaux

Par 07/01/2021 - 16:55

L'association Prévention Océane œuvre pour empêcher la diffusion d'images et vidéos choquantes, violentes ou à caractère morbides sur les réseaux sociaux. Leur action est née après la diffusion sur internet de photographies montrant le corps d'Océane, jeune martiniquaise de 17 ans, qui venait de se suicider. La sœur de la jeune fille, Laurence Alger, mène ce combat. De passage sur l'île, elle était l'invitée de la rédaction ce matin jeudi 7 janvier.

    Une association contre la diffusion d'images choquantes sur les réseaux sociaux

Victime d'escroquerie aux chèques volés, la jeune Océane a mis fin à ses jours sur les voies d'une gare de la région parisienne il y a trois ans. Face à la scène, un passant a pris un cliché et l'a diffusé sur ses réseaux sociaux.

La famille de la jeune fille d'origine martiniquaise se mobilise alors et forme l'association Prévention Océane pour faire cesser la course aux clichés et la diffusion de ces vidéos, photos, stories, et selfies qui rythment les réseaux sociaux. La famille souhaite sensibiliser, dénoncer, et prévenir les dérives, tels que le revenge porn, le happy slapping, et les escroqueries entre autres.

La soeur de la jeune Océane, Laurence Alger, mène cette démarche. Et tout a débuté par l'action macabre d'un badaud.

"Il a eu cet automatisme, qui est aujourd'hui malheureusement courant, de prendre une photo du corps mutilé. Et il l'a retravaillé, a mis un commentaire et un émoticon, dans l'objectif de faire le buzz lors de l'envoi sur les réseaux sociaux", explique Laurence Alger. 

Or cette diffusion est un délit et l'individu a été condamné en octobre dernier. 

"Dès lors que cela passe dans les réseaux sociaux, on sait que la photo reste à vie : elle continue de tourner, et c'est une douleur insurmontable", se désole la soeur d'Océane.

Dans cette affaire, la famille a mené trois procédures judiciaires et deux d'entre elles ont abouti à une condamnation pour le moment. 

"Nous voulons montrer à toute personne qu'il y a des procédures et qu'il y a des condamnations. Donc il ne faut pas se dire que ce n'est pas possible et laisser faire. Non", insiste-t-elle.

Si les victimes éprouvent généralement des difficultés à déposer plainte, l'association entend lutter pour libérer la parole sur le sujet. 
 

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