Réforme des retraites : la mobilisation « s’essouffle » en Martinique

Par 13/04/2023 - 15:02 • Mis à jour le 13/04/2023 - 18:01

Une trentaine de manifestants étaient présents ce matin à la Maison des Syndicats à Fort-de-France pour contester le projet de réforme des retraites. L’appel à la mobilisation a été peu suivi.

    Réforme des retraites : la mobilisation « s’essouffle » en Martinique

À la veille de la décision du Conseil Constitutionnel, le 12ème appel à la mobilisation contre la réforme des retraites a été un échec ce jeudi (13 avril), à Fort-de-France. Une trentaine de manifestants étaient tout de même réunis à Fort-de-France, pour discuter des suites à donner au mouvement.

Une démobilisation qu’explique Louis-Pascal Galibou, secrétaire général de la CDMT.

Les militants n’ont pas suivi. Il y a un essoufflement, c’est très clair, par rapport à des pertes de salaires pour chacun. Et, dans l’esprit général, la bataille est perdue. Il y a aussi cette confusion car, dans l’esprit de la mobilisation populaire martiniquaise, la solution doit davantage se régler au niveau de la Métropole 

Quoiqu’il en soit, l’intersyndicale assure qu’elle reste mobilisée en attendant la décision du Conseil Constitutionnel ce vendredi (14 avril). Bertrand Cambusy, secrétaire général de la CSTM, l'affirme.

À chaque jour suffit sa peine, il nous faut innover, chercher par tous les moyens à notre mettre debout et contester. Il est hors de question pour la CSTM de rester spectateurs de ce qui se passe là-bas. Contrairement à ce que pense la population, la loi n’est pas encore promulguée 

En Guadeloupe non plus, l'appel à la mobilisation n'a pas pris. Une tendance observée aussi au niveau national. Après quasiment trois mois de conflit social, la mobilisation a également donné des signes d'essoufflement. Selon le ministère de l'Intérieur, 380 000 manifestants ont défilé en France, dont 42 000 à Paris contre 570 000, dont 57 000 dans la capitale, le 6 avril. 

 

Dans l'attente du Conseil Constitutionnel

C'est la deuxième plus faible mobilisation depuis le début du mouvement après celle du 11 mars. La nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a de son côté revendiqué « plus d'1,5 million de manifestants", dont 400.000 à Paris, contre deux millions la semaine dernière. "Contrairement à ce qu'espère le gouvernement, le mouvement est loin d'être fini", a-t-elle estimé.

Des heurts et dégradations ont à nouveau émaillé les manifestations à Nantes, Rennes et Lyon, où un photographe a été blessé lors d'une charge policière. A Paris, la préfecture faisait état en début de soirée de 44 interpellations au total et de 10 blessés parmi les forces de l'ordre.

Ce vendredi, le Conseil constitutionnel doit livrer son verdict. Objet de toutes les attentions, l'institution logée au Palais Royal, au coeur de la capitale, est sous haute surveillance. Le lieu et ses abords seront interdits à toute manifestation jusqu'à samedi 8h. Un rassemblement est programmé demain en fin d'après-midi sur le parvis de l'Hôtel de Ville, à l'appel de certains syndicats.

D'après une note du renseignement territorial, 131 actions sont attendues vendredi soir en réaction à la décision du Conseil constitutionnel.

A défaut d'une censure totale de la réforme, les syndicats espèrent que le Conseil constitutionnel en annulera une partie, ce qui renforcerait leurs arguments en faveur d'une suspension ou d'un retrait.

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