Les magistrats et greffiers de Martinique protestent contre leur manque de moyens

Partout en France, les personnels de justice manifestent pour dénoncer une "justice malade" et réclamer des moyens "dignes" pour assurer les missions qui leur incombent.

A Paris, plusieurs centaines de magistrats, greffiers et avocats se sont rassemblées devant le ministère de l'Economie. A Fort-de-France, c'est sur le parvis du palais de justice que la manifestation s'est déroulée à midi. Près de 80 personnes se sont rassemblées sur le site. 

Selon Sébastien Carpentier, co-délégué régional du syndicat de la magistrature, le manque de moyens se répercute lourdement sur les délais d'instruction : 

A Fort-de-France, les instructions ont à peu près deux jours pour enquêter sur un crime sur une année, et il faut 6 mois pour obtenir auprès des affaires familiales un jugement sur une pension alimentaire, une contribution à l'entretien et l'éducation de l'enfant. Il faut parfois plusieurs années pour obtenir un jugement civil. On peut commettre un crime en 2018, par exemple un viol, et être jugé en 2023

Au juge des affaires familiales, par exemple, entre 12 et 15 dossiers sont à traiter en une matinée :

Ce qui signifie que pour écouter chaque personne, c'est 5 minutes top chrono pour expliquer éventuellement un divorce compliqué, ou une séparation difficile. Et parfois, c'est très compliqué de donner la parole au justiciable. On donne la parole aux avocats. Mais donner la possibilité au justiciable de s'exprimer, c'est important