Le sort de l'Entreprise Nouvelle Antillaise, ENA, bientôt scellé
Le tribunal mixte de commerce doit se prononcer ce mardi sur une possible liquidation judiciaire de l'ENA. Fragilisée par la crise sanitaire, l'entreprise spécialisée dans les chantiers navals pourrait laisser une quarantaine de salariés sur le carreau.
C'est un coup dur à venir pour les chantiers navals en Martinique : la liquidation judiciaire est requise pour ENA, Entreprise Nouvelle Antillaise. Le tribunal mixte de commerce doit se prononcer sur son sort ce mardi 13 avril. Depuis plus de 25 ans, Ena officie au bassin de Radoub à Fort de France, et procède aux réparations de multiples gros navires en Martinique. Ce fleuron de l’industrie navale dans la caraïbe a été plongé dans la tourmente par le Covid et ses restrictions de déplacements. Mais le GPMLM, le grand port maritime de la Martinique, est également pointé du doigt par l’administrateur judiciaire d’ENA.
À l'origine de la requête de liquidation judiciaire au Tribunal, il abrège d’ailleurs la prolongation de la période d’observation qui devait aboutir début en mai. En effet, Entreprise Nouvelle Antillaise était placée en redressement judiciaire depuis juin de l’année dernière, mais selon l’administrateur judiciaire, plusieurs éléments font qu’elle ne pourra jamais se relever de ses difficultés : en raison de la crise sanitaire, l'entreprise a connu une longue période sans bénéfices, et même sans visibilité sur l'avenir, faute de promesses de chantiers navals. Grâce au chômage partiel mis en place par l'Etat, l'entreprise a réussi pendant neuf mois à honorer l’ensemble de ses charges. Mais un handicap majeur a empêché ENA de redémarrer : les carences du Grand port maritime de la Martinique notamment sur l’absence de travaux importants sur la porte du bassin depuis des années.
Par ailleurs, l’administrateur judiciaire met également en cause la responsabilité du Port sur la nécessité de travaux pour le système de ségrégation des eaux, soit la gestion des fluides pollués, qui à terme auraient pu engendrer une pollution.
Une situation à flux tendu qui pousse la gestionnaire à jeter l'éponge, d'autant plus qu’ils n’ont pu honorer qu’une partie des salaires du mois de mars, à cause du retard de paiement d’un de leurs clients.
Avec la fin de ce géant de la réparation navale, c'est donc une quarantaine de salariés expérimentés dans ce domaine qui se retrouvent sur le carreau : seul espoir, l'arrivée d'un repreneur qui aujourd'hui se fait encore attendre.
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