Le RPPRAC mobilisé à l'hypermarché de Dillon

Des palettes entravent les accès du parking de l’hypermarché de Dillon depuis tôt ce vendredi matin. Sur place, un groupe d'une trentaine de personnes qui grossit progressivement surveille de près la barricade.

Changement de plan

Vêtus de rouge, il s'agit de manifestants qui ont répondu à l'appel de Rodrigue Petitot, le président de l'association RPPRAC. Après avoir annoncé le blocage de tous les axes routiers de l'île, il est revenu sur sa décision, préférant appeler à des actions contre les surfaces commerciales des groupes de la grande distribution.

Ils dénoncent toujours la vie chère en Martinique et réclament une baisse globale et durable des prix des denrées alimentaires.

Il y a eu une première annonce sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas évident quand il y a des éléments qui attisent la colère, la haine en nous. Parce que c'est une colère légitime de voir le peuple souffrir. Mais il ne faut pas agir à la hâte. Il y a des gens qui sont malades, qui sont dialysés, qui ont attendu 6 mois pour des rendez-vous. On s'est dit qu'on ne va pas les punir. On s'est dit qu'on va continuer à cibler ceux avec qui on est en désaccord, c'est à dire les distributeurs et toutes leurs enseignes

Rodrigue Petitot n'écarte pas une montée en puissance du mouvement. Une accélération qui nécessite tout de même une organisation, notamment "humanitaire" a indiqué le président du RPPRAC.

Pour l'instant, un seul point de blocage a été signalé ce vendredi matin (6 septembre 2024). Un autre blocage non revendiqué a été constaté à l'entrée du parking du Carrefour Market au Marin. Le barrage installé à Pelletier a été dégagé par les forces de l'ordre même si des débris sont encore présents sur la route.

"Ils sont toujours sourds"

Concernant les annonces formulées par le préfet au sortir de la table ronde organisée hier avec la grande distribution, Rodrigue Petitot a affiché un scepticisme attendu :

Avant la date de la réunion, il avait été proposé 2500 produits et 20 à 25% de réduction. Juste avant la réunion, le préfet annonce la même chose sur les médias. La réunion se fait sans nous et on est toujours sur le même résultat. Est-ce que vous pensez qu'il comptait sur nous pour améliorer les choses ? La décision avait été prise et c'est tout. Dans l'injonction, on a parlé de la totalité de l'alimentaire. Cela montre qu'ils sont toujours sourds à ce qu'on leur dit