L’ALEFPA ouvre son centre pour la journée contre les violences faites aux femmes
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, ce mardi 25 novembre, l’ALEFPA a exceptionnellement ouvert les portes de son centre d’hébergement et de réinsertion sociale à Fort-de-France. L’association accueille chaque année près d’une centaine de femmes victimes de violences pour les aider à se protéger et à se reconstruire.
Dans le cadre de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes, ce mardi 25 novembre, le centre d’hébergement et de réinsertion sociale de l’ALEFPA à Fort-de-France a invité le public et les institutions. La visite s’est déroulée en présence du préfet, de la présidente du tribunal judiciaire ainsi que de nombreux acteurs de l’Observatoire des violences envers les femmes.
L’ALEFPA (Association Laïque pour l’Éducation, la Formation, la Prévention et l’Autonomie ) est implantée en Martinique depuis 2012. Elle accompagne au quotidien les personnes en situation de handicap, de fragilité sociale ou de précarité, et reçoit chaque année près de 100 femmes victimes de violences, seules ou avec enfants, pour les aider à se sécuriser, se reconstruire et retrouver autonomie et stabilité.
Une reconstruction difficile
Parmi elles, Malika, 23 ans, hébergée depuis un an au centre après avoir fui son ex-compagnon violent, grâce au signalement médical effectué par l’infirmière de sa fille.
Depuis que je suis partie de cette situation-là, je me dis merci à toutes les personnes qui étaient là pour moi. Quand on m'a placé dans un logement au quatrième étage, j'étais en urgence. Je réfléchissais quand même à plusieurs tous les jours, mais au fil du temps, je me disais que ça va passer, même si ça ne t'oublie pas, tu vas pouvoir avancer dans ta vie.
Une prise en charge continue, même en pleine nuit
À l’ALEFPA, l’accueil se fait 24h/24, dans un cadre sécurisé et confidentiel selon Emmanuelle Davidas, directrice des établissements de l’association en Martinique.
Si elles arrivent en pleine nuit, elles sont accueillies par le travailleur de nuit, parfois aussi accompagnées du cadre d'astreinte. En journée, elles sont plutôt accueillies par un travailleur social, donc qui va les prendre en charge parfois dès gendarmerie ou à bord du domicile. Jamais tout près, mais en tout cas dans le quartier, dans un point de rendez-vous.
Seulement 49 places disponibles
Aujourd’hui, le centre dispose de seulement 49 places, pour des femmes qui arrivent parfois avec enfants, et pour des situations administratives souvent complexes.
Ça représente un frein au niveau administratif puisqu'on ne peut pas ouvrir les droits. Et à un moment donné, on se retrouve bloqués dans le parcours. Et donc les femmes restent bloquées aussi dans leur parcours de vie et restent pour des durées qu'on ne peut pas maîtriser sur le CHRS.
Les besoins dépassent largement les capacités d’accueil. Un financement annuel de l’État couvre l’activité du centre, mais les obstacles persistent : saturation des hébergements, lenteurs administratives, situations irrégulières difficiles à traiter.
Les autorités assurent vouloir fluidifier le parcours de sortie des violences, notamment grâce à la création future de centres supplémentaires au Nord et au Sud de l’île et au renforcement des mesures d’éloignement des conjoints violents.
Mais malgré l’implication des équipes, l’accès à un logement temporaire ou à des solutions de relogement reste un problème comme l’a expliqué le préfet de la Martinique, Étienne Desplanques.
À ÉCOUTER Etienne Desplanques
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






