Employés par le même patron que "Friandises des îles", les salariés d'une société de sécurité attendent leurs salaires depuis janvier
Les employés des entreprises gérés par Stéphane Passavan vivent des situations similaires. Comme à la pâtisserie-boulangerie "Friandises des Îles", les salariés de l'entreprise de sécurité SAS SCORP ne sont pas payés depuis janvier. Pire, leur entreprise a même été radiée.

Les salariés de la société de sécurité SCORP SAS, située à Plateau Fofo à Schoelcher, ne sont plus payés depuis janvier.
Et leur dirigeant - Stéphane Passavan -, qui détient aussi la pâtisserie Friandises des Îles, est introuvable.
Ce dernier, qui serait à Saint-Martin depuis 2023, ne répond quasiment jamais au téléphone. À ce jour, environ 25 salariés de SCORP sont dans l’expectative sur leur avenir.
En faisant leurs recherches, ces derniers, soutenus par la CGMT/SOEM/FSM, ont d’ailleurs découvert que leur entreprise n’existe plus depuis deux mois.
Pour les salariés, la situation devient critique et, surtout, totalement incompréhensible. Une employée relate la situation ubuesque qu'ils vivent :
Notre situation juridique n'est pas claire du tout. Nous sommes dans le flou puisque nous sommes dans une société qui est radiée. Nous ne sommes ni démissionnaire ni licencié et on a un petit peu de mal à savoir à qui s'adresser puisque nous sommes allés à la direction du travail pour prendre des infos, pour savoir à quel recours nous pourrions avoir droit. Et la direction du travail a pris note, nous a dit qu'ils alertaient des contrôleurs, mais qu'ils se demandaient où contrôler puisque nous n'avons plus de local non plus. Depuis le 3 avril, nous ne sommes plus dans les bureaux que nous occupions. Ça devient très compliqué parce qu'il y a des agents qui n'ont pas touché leur salaire de février, d'autres oui. Et là, mars, aucun de nous n'a eu de salaire
Une entreprise radiée
C'est en faisant des recherches par rapport au leurs retards de salaires que les agents ont découvert que l'entreprise n'existait plus. Pour le patron, il s'agirait d'une erreur que ses avocats seraient en train de corriger :
La problématique au sein de cette société, c'est que depuis le 12 février 2025, il se trouve que cette société a été radiée au greffe du tribunal de commerce. Donc, c'est une société qui, étant radiée, n'existe pas alors qu'il y a une vingtaine d'employés. Nous l'avons appris par hasard, suite à un problème de salaire. Et n'ayant pas de nouvelles, n'ayant pas plus d'informations, nous nous sommes mis un petit peu à fouiller parce que tout le monde était un peu en colère. Certains ne voulaient plus travailler. La direction disait simplement que c'était un problème de retard de paiement des factures de la part des clients. Qu'il manquait un peu d'argent pour payer tous les salaires. Les nouvelles qu'il donne, c'est que son avocat s'occupe d'annuler la radiation de la société. Il semblerait qu'il n'était pas au courant que ça s'était fait. Les clients, petit à petit, nous ont dit que nous ne pouvions pas continuer à travailler étant donné que c'était une entreprise fantôme et que nous étions en quelque sorte des travailleurs au noir
Un patron difficilement joignable
Surpris et en colère, les salariés de SCORP SAS ne savent pas où contacter leur dirigeant. Ils ont pris attache avec la direction du travail. Sans plus de résultats.
Il est plutôt difficile à joindre. Les salariés disent qu'ils envoient des mails, des SMS, des WhatsApp et que souvent, ils voient l'accusé de réception, mais qu'il ne répond pas. C'est inquiétant pour nous parce que ce n'est pas du tout quoi faire. Donc, on s'est adressé au syndicat, à CGTM, monsieur Gromat, parce que nous étions un petit peu démunis. La direction du travail nous a simplement dit d'adresser un courrier à notre gérant alors que nous n'avons pas d'adresse exacte. Parce que si nous l'envoyons au bureau qui était occupé, étant donné que nous n'y sommes plus, on ne récupérera pas le courrier. Si nous l'envoyons au siège social de SCORP, les courriers, semble-t-il, retournent aux expéditeur
Outre Friandises des Îles et la SAS SCORP, les salariés citent en exemple une autre entreprise détenue par Staphane Passavan. Il s'agissait d'une supérette dénommée Passmarket, située à Baie des Tourelles à Fort-de-France. Elle aussi a fermé du jour au lendemain.
Contacté par RCI, Stéphane Passavan ne nous a pas répondu sur ces deux dossiers, malgré nos relances
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.